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Critique de tomlarret


Si vous aimez les destinations de rêve façon doigts d'pieds en éventail et pif dans le mojito, n'allez pas suspendre votre hamac dans Les Terres vertes. Des esclavagistes sadiques et des criminels patentés et pas tentants errent dans une nature hostile où chaque élément ne rêve que de vous faire la peau selon des méthodes variées allant de l'atroce à l'intolérable. Sortez du hamac, je vous emmène quand même. Si.


N'allez pas croire que mon préambule vous a vendu du rêve. Nous sommes bien, dans Les Terres vertes, dans un environnement où la guerre et la criminalité sont omniprésentes, et dans lequel s'agitent tout un tas de créatures funestes, carnivores ou vénéneuses, voire les deux à la fois. le malheureux Ismir et son compagnon Clovis rencontreront un monstre sous chaque caillou (desquels il faut également se méfier, au fait). Harpies, goules, créatures de cauchemar sous-marin, lézards volants, mantes religieuses géantes, jusqu'aux buissons et aux phénomènes climatiques, tout en veut à notre duo et le persécute avec l'acharnement de certain adjudant-chef à l'exercice des deuxième classes. Ce bestiaire étonnant fourmille de trouvailles intéressantes, mais on regrette l'austérité de leurs rares descriptions.

Cela fait partie du style, sobre, parfois même un peu terne, mais avec d'excellentes trouvailles également, et des ambiances bien posées avec efficacité et brièveté. Place à l'action, nom d'un vrank*, on est pas là pour faire des haïkus, comme disait mon adjudant-chef (qui n'avait qu'une idée très approximative de ce qu'est un haïku)



Et de l'action, il y en a ! Les péripéties d'Ismir et Clovis sont innombrables, parfois un peu répétitives, mais se succèdent sans temps mort à un rythme effréné qui garde le lecteur en haleine. En trois livres, nos héros affrontent de surprenants retournements de situation, se confrontent à des ennemis souvent anonymes, et s'ils rencontrent des gentils vraiment gentils, ils croisent aussi de purs salopiaux qu'on vous les jetterait dans un banc de karals** sans sourciller. Mais nos héros sont en lutte constante et se défendent du mieux qu'ils le peuvent dans de nombreuses scènes de combat, qui se ressemblent là aussi souvent.



Il y en a même tellement, de l'action, qu'au final, on sait assez peu de choses de l'univers pour lequel je vous ai sortis de votre hamac. Il est évoqué dans les dialogues ou dans de sympathiques petites historiettes, mais peu expliqué ou présenté dans son fonctionnement ou ses origines. de même, les personnages sont croqués à grands traits, physique, histoire et personnalité, et l'on en apprend assez peu sur eux au final. L'auteur réussit tout de même à faire d'Ismir, héros un peu banal, suiveur, malin et sans histoire, un personnage des plus attachants grâce à sa détermination, sa gentillesse, et, justement, cette banalité.



Avec quelques pointes d'humour sympathiques, des dialogues un peu plats, mais justes, Les Terres vertes fait le choix de laisser une large part à l'imagination du lecteur et de privilégier l'aspect aventure au détriment du reste. En bonne cossarde de fainéante de paresseuse de seconde classe Larret, j'aurais souhaité en lire un peu plus car la création de David Bournas a aiguisé mon appétit tout en me laissant un peu sur ma faim. Pas au point d'avaler une friture d'olgat***, mais quand même.

Je vous laisse retourner à votre hamac, en vous conseillant d'emporter avec vous Les Terres vertes et un autre mojito**** pour un bon moment de détente.

*Vrank : un lézard géant carnivore et agressif.
** Karal : à côté, les piranhas sont choupis.
*** Sorte de calamar géant.
**** L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, faites gaffe en descendant du hamac.

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