AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LeScribouillard


Quelles méchancetés peuvent se dire les petites pipelettes au château de Chenonceau derrière leur père qui les barbe ? Entrez dans un monde où les chiens accouchent de cochonnes et où celles-ci mangent du saucisson, mais je vous rassure, en-dehors de ça tout est normal. de cette petite BD en format roman de L'École des Loisirs, j'ai retiré avant tout un très bon moment (pas un délire spectaculaire, mais plus un reflet de notre monde dans tous ses petits travers et autres pinailleries), mais surtout quelques points de mise en scène et de scénario qui montrent que les auteurs jeunesse ne font pas tous dans la glandouillerie régressive.
Premièrement, le choix de ne montrer que les quatre personnages primaires : le père et les trois gamines. On sait qu'il y a d'autres personnes par moments avec les onomatopées, et on entend parler de ceux qui ont habité le fameux château, mais il n'y a pas de moyen de savoir s'il s'agit d'humains ou d'autres animaux anthropomorphes : Delphine Bournay veut se centrer exclusivement sur les relations familiales lors d'une visite de monument historique. Et c'est réussi : entre le papa qui étale sa science et la pauvre petite soeur victime, il y a encore les deux affreuses jumelles pour égayer la petite sortie.
Le seul reproche que j'aurais à faire à ce livre tient finalement au fait que ces soeurs vicieuses aient un caractère identique du fait de leur complicité. Je sais que c'était dur de faire autrement, mais on se retrouve avec le syndrome des Dalton (un quatuor qui est en fait un trio composé d'un membre à deux visages) au lieu de l'idéal des compères de Jean-Louis Pesch (un quatuor marqué de personnalités différentes, simples et humoristiques mais variées sans jamais faire doublon). Mais bon, l'essentiel est que l'osmose entre elles fonctionne pour qu'elles puissent former un personnage marquant.
Et deuxièmement, un petit truc qui tient à pas grand-chose : le fait que quand le père parle du château de Chenonceau, automatiquement il se retrouve dans une autre case, où il est dans sa cour, en train de le désigner à la manière d'un nobliau, ce qui brise la cohérence spatiale et temporelle pour un effet comique. C'est presque de la vidéo (hop, je parle, d'un truc > cut > je finis mon propos dans un autre endroit de manière totalement décalée), et ça a un côté très rafraîchissant.
Alors, "Au Château" ? Pas un chef-d'oeuvre, bien sûr, mais un excellent cru (des Châteaux de la Loire). À lire seul ou en famille, quel que soit votre âge. Léger, digeste et délicieusement gamin.
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}