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Critique de LoupAlunettes


Du blanc sur une robe noire en mode coccinelle ?
Des tâches de la croupe aux cornes !
Mais ce taureau est un véritable clown, un animal de cirque, une plaisanterie ridicule bonne pour l'abattoir non pour la divine corrida! Où est le terrible guerrier qui doit mourir devant le public empereur ?
Les bravo excités de la foule se changent en huées sauvages face au jeune bovidé qui, à la vue des piques et de la terrible danse de la muerte, s'est vu pris d'une forte poussée de pois blanc, dont la seule sensation urticante est activée par la peur elle-même.
Attaché de puis la naissance à sa petite particule blanche sur le côté, détaché du troupeau à cause de ce petit astre rond et blanc qui le distingue des autres, ce domino de jeune taureau posait inlassablement la même interrogation à sa maman : « Maminou, ils ont rassemblé les Toros ce matin et moi je reste là ! Pourquoi, Maminou ? Je veux aller à la corrida ! »
C'est au bord de mer qu'il puisera la noire solution qui camouflera sa différence. A lui, la corrida ! La fête, la joie de faire le beau!
Dans l'ouverture ronde et vide d'un baraquement de bois, Domino découvrira le vrai destin des fiers taureaux tout de noir vêtus. Mais heureusement Domino découvrira que sa petite tâche blanche aura finalement le charme unique de le tirer d'affaire

: « Domino » de Martine Bourre n'échappe pas au style tant apprécié et signé de l'auteure, illustrations aux tons de nature, piquetées d'éléments de papier ou végétaux entre autres.
Cet album ci est toutefois plus épuré, les taureaux sont les principaux maîtres de cérémonie sur de belles teintes chaudes évoquant le sable ou préfigurant le sang que l'on ne voit pas pour les besoins de l'histoire qui s'adresse à un jeune public.
Ces silhouettes noires plaquées sur des fonds ocre rappellent l'art pariétal préhistorique et rajoute au charme de l'ensemble pour ceux qui s'en trouveront également inspirés. le sujet est plus sérieux que les contes habituels que nous connaissons de Martine Bourre de la collection « A petits petons » de Chez Didier Jeunesse par exemple, des récits pour un public encore plus jeune.
En effet, en plus de pointer du doigt une cruauté réprouvée dans les jeux de corrida culturels, l'auteure aborde aussi le sujet de la différence, prenant le sujet par le biais du constat manifeste de l'absurde. C'est sa tâche qui le sauvera d'un destin funeste et tout tracé.
L'innocence de la pauvre bête, à différents niveaux, est habilement posé. Au travers du personnage de Domino principalement qui souhaite ardemment se joindre aux autres pour ne plus rester à part et seul, totalement ignorant du vrai sort qui attend tous les taureaux du troupeau.
C'est finalement ce qui le marquait d'une singularité qui le sauvera, riche de petits pois blancs qui recouvreront sa robe comme un délicieux sort contre les piques, à rendre un spectateur amateur de taureaux entièrement noir vert de rage.
La fin est heureuse et la particularité de Domino fera un heureux, un amoureux des animaux qui verra grandir, gambader pleins de petits taureaux à points blancs ou noirs goûtant la sérénité dans son pré vert de bonne liberté. Une histoire qui permet plusieurs lectures pour différents âges, douces ou plus sérieuses, pour le plaisir d'écouter, d'apprendre.
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