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Critique de Bigmammy
Il s'agit d'un des premiers livres d'art écrit pour les enfants, de la pure propagande diront certains. L'auteur, Maurice Boutet de Montvel, catholique et nationaliste, l'a publié pour la première fois en 1896. C'est le temps de l'affaire Dreyfus, de la constante préoccupation de la Revanche sur la défaite de 1870, une époque où il faut retrouver l'unité nationale et former les âmes au courage et à l'abnégation.
Un format inhabituel (à l'italienne), de grandes illustrations sur presque toute la page, des dessins fouillés et des costumes somptueux, une construction qui rappelle les grands maîtres. Maurice Boutet de Montvel fut élève d'Alexandre Cabanel, de Carolus Duran, il est influencé par l'estampe japonaise avec ses grands à-plats de couleurs, par l'école préraphaëlite anglaise et Puvis de Chavanne. Certaines images comme celle de la bataille de Patay évoquent immédiatement Paolo Ucello, avec sa forêt de lances.
L'important n'est pas tant l'histoire que tout le monde connait, contée dans cet ineffable style fin de siècle, mais cette illustration esthétisante, si belle, avec ses couleurs fondues qui rappellent aussi celle des livres de contes de fées, ses drapés, ses costumes reconstitués avec la précision des peintres de genre historique, si prisés à l'époque.
Quel enfant, ayant lu ce livre ou s'étant fait raconter l'histoire édifiante de Jeanne, la sainte laïque (qui ne fut canonisée par l'Eglise qu'en 1920 !) n'en aura pas gardé toute la vie le souvenir ?
C'est donc une bonne idée d'avoir réédité de beau livre, encore que la couverture en ait été modifiée : sur celle de la première édition, on y voit Jeanne d'Arc charger l'ennemi à la tête des pantalons rouges.
L'allusion patriotique est transparente. A noter aussi que plusieurs rééditions de cet ouvrage ont été réalisées aux Etats-Unis jusqu'en 1931, et même en Angleterre en 1915.
Un format inhabituel (à l'italienne), de grandes illustrations sur presque toute la page, des dessins fouillés et des costumes somptueux, une construction qui rappelle les grands maîtres. Maurice Boutet de Montvel fut élève d'Alexandre Cabanel, de Carolus Duran, il est influencé par l'estampe japonaise avec ses grands à-plats de couleurs, par l'école préraphaëlite anglaise et Puvis de Chavanne. Certaines images comme celle de la bataille de Patay évoquent immédiatement Paolo Ucello, avec sa forêt de lances.
L'important n'est pas tant l'histoire que tout le monde connait, contée dans cet ineffable style fin de siècle, mais cette illustration esthétisante, si belle, avec ses couleurs fondues qui rappellent aussi celle des livres de contes de fées, ses drapés, ses costumes reconstitués avec la précision des peintres de genre historique, si prisés à l'époque.
Quel enfant, ayant lu ce livre ou s'étant fait raconter l'histoire édifiante de Jeanne, la sainte laïque (qui ne fut canonisée par l'Eglise qu'en 1920 !) n'en aura pas gardé toute la vie le souvenir ?
C'est donc une bonne idée d'avoir réédité de beau livre, encore que la couverture en ait été modifiée : sur celle de la première édition, on y voit Jeanne d'Arc charger l'ennemi à la tête des pantalons rouges.
L'allusion patriotique est transparente. A noter aussi que plusieurs rééditions de cet ouvrage ont été réalisées aux Etats-Unis jusqu'en 1931, et même en Angleterre en 1915.
