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Critique de dannso


Une couverture superbe, un titre qui ne l'est pas moins. Quelques critiques seduisantes lues il y a longtemps, un livre cité en commentaires de mon billet sur "Pour l'honneur de tous les miens", ... et puis recommandé par mon ami Isi, il méritait amplement de sortir de ma PAL, même si comme le fait remarquer mon amie Anna, ce nest pas vraiment une lecture légère pour les vacances.

Il s'agit en effet d'un roman d'horreur, ou plus exactement d'horreurs. N'y cherchez ni vampires, ni zombies, éventuellement quelques fantômes. Les horreurs que l'on croise ici sont seulement et atrocement humaines : la guerre de 14 et ses tranchées, son absurdité meurtrière, ses gradés imbus d'eux-mêmes et imbéciles. Comme si les allemands ne suffisaient pas à tuer les soldats alliés, ces gradés censés accompagner leurs hommes n'hésitaient pas à en exécuter un, qui avait eu le tort de s'endormir alors qu'il était de garde. L'autre horreur évoquée en filigrane de ce roman, c'est le sort réservé par les blancs aux tribus indiennes en Amérique du Nord, et ici spécifiquement au Canada, ces pensionnats religieux où ils étaient traités plus mal que des animaux, battus, enfermés s'ils résistaient, ce racisme à leur egard, ce sentiment de supériorité des blancs se jugeant plus évolués, l'utilisation du rhum comme "une arme aussi rusée que puissante", tout cela a contribué à ruiner la vie traditionnelle de ces peuples.

Ils sont deux, deux indiens Cree à s'enrôler pour participer à la guerre de 14 en Europe. Ils vont connaître l'horreur des tranchées, ces vies sacrifiées par centaines dans des assauts absurdes pour reprendre quelques mètres de terrain. Leurs compétences en tant que chasseurs vont leur permettre de se distinguer dans les actions individuelles, dont l'objectif est d'abattre des allemands en préparation d'assaut ou en représailles.
Mais comment sortir indemne dans son corps, dans sa tête de cette boucherie. Un seul reviendra, quasiment mourant.

Le roman alterne les chapitres relatant les horreurs de la guerre et ceux après le retour au pays. le revenant est accueilli par sa tante, vieille indienne dotée de pouvoirs qui durant les trois jours de canoë nécessaires à leur retour lui racontera des épisodes de sa vie, seule et avec lui enfant tandis que le blessé de son côté revit dans sa tête quelques souvenirs de sa vie d'avant.

Un roman poignant, assez dur, mais qui se lit paradoxalement avec un vrai plaisir de lecture, tant le texte est beau, tant l'amitié y est célébrée, tant les personnages sont inoubliables
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