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Critique de Fontenella


La situation dans les EHPAD est grave mais est-elle pour autant désespérée ? Cet ouvrage nous aidera à répondre à cette question. Dans une interview donnée à Ehpadia, l'auteur déclarait : « Tous les jours, depuis 40 ans, je consacre une heure de ma journée à l'étude de rapports sur les EHPAD, ce qui me permet d'avoir des synthèses sur tout. J'ai ainsi accumulé des centaines de données, de diaporamas ».

Une chose est certaine, c'est que les EHPAD croulent sous le poids des contraintes : « Dans le collimateur, les normes de sécurité et d'accessibilité, celles concernant la salubrité et l'innocuité des aliments, ou encore des normes entourant les dispositifs spécifiques (accueil en unité d'hébergement renforcé en particulier) et autres normes architecturales jugées excessivement strictes pour de nombreux professionnels, le secteur des maisons de retraite souffrirait du poids d'une technostructure beaucoup empreinte de culture sanitaire » (page 11).

On apprend que les aides départementales pour la prise en charge financière de la dépendance sont déterminées de façon très sensiblement différentes selon les conseils départementaux. le deuxième chapitre évoque le coût des activités proposées sous forme d'ateliers et l'obligation, respectée seulement peu à peu d'élaborer un projet personnalisé pour chaque résident. Sont exposés dans les chapitres suivants en particulier les taux d'encadrement (l'infirmière de nuit y est une denrée rare et quand elle existe c'est récent en général, en effet depuis l'année 2020 une mutualisation de ce poste est devenue une exigence ministérielle), l'âge d'entrée en EHPAD qui a fortement augmenté durant les trente dernières années (aujourd'hui la moyenne d'entrée en EHPAD est de plus de 85 ans), la comparaison de maltraitance des personnes âgées entre les EHPAD et les domiciles ainsi que des moyens mis en place pour lutter contre ces violences, la qualité de la restauration (selon nous l'adaptation est rare aux goûts de chacun ou à leur état de santé, quantité et qualité sont à interroger, sans compter l'aseptisation bien mise en exergue par l'auteur).

Les EHPAD ont une mauvaise opinion auprès de 60% des Français, vu les problèmes qu'on y rencontre. de la conclusion, on retiendra : « À la formalisation excessive, aux exigences démultipliées, aux évaluations trop rigoureuses, devrait succéder une approche fondée sur des notions clés, telles que la relation humaine, le soin dans sa pratique quotidienne, l'accompagnement qui est un déterminant des exigences des résidents, notions qui permettraient de fonder une nouvelle philosophie de fonctionnement des institutions médico-sociales que sont les EHPAD, en réorganisant, en classifiant, en donnant du temps au temps à l'amélioration constante naturellement portée par des textes, des recommandations, des normes mieux traités » (page 210).

Si certains sigles sont expliqués ou se devinent plus ou moins, tous auraient mérité d'être explicités en fin d'ouvrage comme celui de CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie), de DGCS (Direction générale de la cohésion sociale), de GIR (groupe iso-ressources qui correspond au niveau de perte d'autonomie d'une personne âgée) ou ANESM (Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux). Les réflexions portées par cet ouvrage gagneraient à être connues par tous ceux qui ont un parent dans un EHPAD, il est dommage que cette non information sur le sens des sigles doivent rebuter nombre de lecteurs potentiels.
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