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Critique de Yokay


Plongée ds le quotidien d'un intellectuel à l'intérieur du rideau de fer, en Bulgarie, suspecté à tort d'espionnage pour la France. Car tout contact avec une personne d'un pays capitaliste est suspect et suspecté. de même que refuser la demande du KGB de tirer parti de ces contacts et de devenir espion à leur solde.
Quand, en 1957, Vesko Branev, alors étudiant en cinéma à Berlin Est, se voit proposer une telle offre « non refusable », pris de panique, il ne voit pas d'autre solution que de passer à Berlin Ouest. Mais un jour qu'il marche sur le côté est d'un boulevard, il est capturé par la Stasi, interrogé, rapatrié à Sofia, où il est de nouveau enfermé et interrogé. Faute de chef d'accusation à son encontre, il est libéré, mais sera mis sous surveillance discrète pour le reste du blocus, jusqu'à la chute du mur de Berlin, soit 40 ans…
En 2004 Vasko brenev consulte son dossier de surveillance à la sécurité de l'Etat bulgare. Les rapports successifs lui évoquent des souvenirs, des situations et des personnes. Il décrypte ainsi pour nous l'énorme machine(ation) qu'est la sécurité d'Etat, une sorte d'usine à gaz avec ses directions, départements, sections, qui s'auto alimente, car aucun de ses employés ne peut décevoir son supérieur et doit donc produire un résultat, quel qu'il soit, même exagéré ou faux si besoin. Il découvre les dispositifs qui ont été mis en place contre lui, un citoyen certes rebelle mains inoffensif : deux « missions de surveillance opérationnelle », portant les noms de code suivants le concernant, « l'insouciant » puis « l'imbécile », une perquisition secrète à son domicile mobilisant au moins 10 personnes et des grandes infrastructures… pour ne rien trouver.
Ce récit est un auto documentaire, un travail de mémoire et de pardon, presque de catharsis, une tentative de compréhension de son état d'esprit et de son comportement comme de celui de ses proches qui ont dû jouer ce rôle de surveillant-délateur à son encontre.
C'est un peu long et ennuyeux par moment, il ne se passe pas grand-chose, finalement à l'image de la vie sous un régime totalitaire… car la créativité, la pensée y sont étouffées. Et cela, Vesko Branev le démontre très bien.
Et quand, comme moi, on lit coup sur coup ce récit et le roman précurseur « 1984 », on finit après coup par ne plus savoir qui a écrit quoi, tant les deux se rejoignent parfois : L'élimination des dissidents, la pensée unique imposée (obligatoire pour travailler et donc survivre), la mé/désinformation, le contrôle de la vie politique, économique, intellectuelle… C'est vraiment troublant.
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