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Critique de Ziliz


'Immortelle', Simone Veil, selon le terme qui définit les personnes reposant au Panthéon : « 78 grands hommes dont 5 femmes » (sic).

Immortelle, Simone Veil, pour ceux qui se souviennent d'elle, de son combat pour les droits des femmes en général et en faveur de l'avortement en particulier, lorsqu'elle était ministre de la santé dans les années 1970.
Eternelle aussi pour ceux qui, comme moi, un peu jeunes alors pour comprendre, entendaient le profond respect et l'admiration qu'elle inspirait aux adultes, de droite, de gauche, du centre, athées ou croyants...

Centré sur les débats à l'Assemblée nationale autour de 'sa' loi sur l'IVG en 1974, cet album évoque également la jeunesse de Simone Veil, née Jacob à Nice en 1927, déportée avec sa famille vers les camps nazis en 1944. Elle a vécu l'horreur à Auschwitz, au côté de sa mère, d'une de ses soeurs, et de son amie Marceline Rozenberg (connue plus tard sous le nom de Loridan-Ivens). Son père, sa mère, son frère ne sont pas revenus.

L'être humain est capable du pire, Simone Veil en a fait la douloureuse expérience à plusieurs reprises. Ses détracteurs ont brandi son passé pour la déstabiliser, la détruire, lorsqu'elle a défendu l'avortement. Elle a dû affronter un déferlement de haine : lettres d'insultes, foule grondante devant le Parlement, croix gammées taguées devant son domicile. Nombreux ont osé un parallèle avec le génocide juif.
Cet exemple parmi d'autres, lors des débats à l'Assemblée : « On est allé - quelle audace incroyable ! - jusqu'à déclarer tout bonnement qu'un embryon humain était un agresseur, eh bien ! Ces agresseurs, vous accepterez, madame, comme cela se passe ailleurs, de les voir jetés au four crématoire ou remplir des poubelles. » (Jean-Marie Daillet, député Centre démocrate).

Un documentaire à partager avec toutes les générations, pour passer le relais de la mémoire et rappeler que rien n'est jamais acquis en matière de droits.
Mais aussi un témoignage sur le contexte socio-politique des années 70 sous Giscard, pas si différent de celui d'aujourd'hui (stratégie, mesquinerie, sexisme...). Où l'on voit aussi qu'on peut être à la fois de droite et de gauche. Ou plutôt que ce clivage n'a pas de sens, le coeur et la raison devraient l'emporter lorsqu'on prétend représenter le peuple.

Pour résumer l'esprit de cet album qui rend un bel hommage à cette grande femme, ces mots de Simone Veil : « L'horreur a fait de moi une femme sensible et pudique, à la fois dure et réservée, véhémente et sereine. »
Et cette séquence, toujours aussi émouvante : https://www.youtube.com/watch?v=LgDrHX9LmF8
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