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Critique de LectriceArmoricaine


Mon avis détaillé :

C'est en touchant le fond que notre personnage principal Diego, va prendre conscience qu'il a le pouvoir de changer les choses et qu'il n'est pas trop tard pour profiter de sa vie et de ses proches. C'est parfois au détour d'une rencontre inattendue ou lors d'une conversation profonde avec un inconnu que l'on ouvre les yeux. le déclic survient souvent lorsque l'on s'écarte du chemin habituel.
Je dois dire que j'ai vraiment beaucoup aimé ce livre. Pour moi il y a clairement deux parties distinctes dans ce roman.

La première partie traite du mal être de Diego et de sa descente aux enfers. Nous le suivons lors de plusieurs séances chez son psychiatre lors desquelles il va se livrer sur son enfance et remonter le fil de son passé afin de mieux comprendre l'homme qu'il est maintenant. le ton qu'il utilise est tantôt ironique tantôt émouvant. Et c'est ce qui fait que tout cette première partie sur la dépression en elle-même est très poignante. On a un homme qui tombe en dépression et se retrouve en totale solitude, ses amis et sa famille semblent l'ignorer et minimiser ses problèmes. Lui qui ne pensait que ça ne lui arriverait jamais il se retrouve en séances à parler de son enfance avec un psychiatre. Son psychiatre qu'il désigne de façon très flatteuse « le rat géant », « le petit castor », « le rongeur ». Comme beaucoup, Diego a des préjugés sur la dépression et les personnes qui en souffrent, jusqu'au jour où ça lui tombe dessus, il utilise la moquerie et le ton ironique comme moyen de défense. C'est donc avec pas mal d'autodérision que le personnage commence sa propre analyse avec son psychiatre.

[D'ailleurs petite remarque personnelle : je ne sais pas si c'est une erreur de traduction ou un choix de l'auteur mais pendant tout le roman le personnage va parler de lui comme « déprimé », jamais n'est utilisé le terme « dépressif ». Or ces deux termes sont à nuancer fortement selon moi, après je ne sais pas si cette nuance existe en italien mais j'avoue quand même que ça m'a énervé de lire ce terme « déprimé » au lieu de « dépressif ». Est-ce un choix de l'auteur et dans ce cas-là il minimise lui aussi la dépression ou bien est-ce que c'est son personnage qui use encore une fois de dérision vis-à-vis de lui-même et qui n'accepte pas finalement la maladie dont il souffre ? Je ne sais pas c'est bizarre, éclairez-moi si vous avez un avis sur le sujet !] Lors de son analyse, Diego revient sur des passages importants de son enfance avec son recul d'adulte, il nous livre par exemple une déclaration d'amour posthume à son grand-père, ce passage est vraiment très émouvant.

J'ai trouvé toute cette première partie qui traite de la dépression intéressante. L'auteur utilise des chiffres, on a du factuel sur cette maladie, il nomme aussi des personnes célèbres qui ont souffert de ce « mal de vivre ». Bref j'ai trouvé que c'était bien fait. A la fin de la première partie Diego est au plus bas, il fait face à l'incompréhension totale de ses proches qui frôle parfois avec de l'indifférence. Au plus bas moment de sa dépression il va envisager le suicide.

A partir de cet évènement, nous entrons dans ce que j'appelle la deuxième partie du roman. Diego rencontre Massimiliano. Ce personnage est d'une importance capitale car il va presque remplacer le rôle du psychiatre de Diego. Massimiliano va lui ouvrir les yeux et le forcer à regarder la vérité en face. Qu'a-t-il fait de bien pour ses proches récemment ? A-t-il été suffisamment présent pour eux ? Il va l'amener à le faire réfléchir et lui montrer que la démarche du pardon est essentielle dans l'optique d'aller de l'avant. Diego reproche à ses proches de ne pas avoir été là pour lui mais lui, était-il là pour eux ? Diego va tenter d'apporter du bonheur à son entourage. Il va s'y prendre de façon extrêmement maladroite et ne va pas forcément utiliser les bons moyens pour y arriver. Via des mises en scène, des trucages, et des mensonges, tous ses efforts pour régler les petits problèmes de ses proches vont lui retomber dessus. Cette partie m'a moins plu que la première car je n'ai pas compris pourquoi Diego employait ses moyens là. Apporter du bonheur va devenir comme une thérapie. Diego a l'esprit occupé et de ce fait il n'a plus le temps de penser à son propre malheur. En effet dans cette deuxième partie, on ne parle plus du tout de la dépression et de la psychanalyse. J'ai eu l'impression que sa dépression disparaissait comme par magie et du coup j'ai trouvé que le traitement de la maladie et surtout de la guérison manquait de nuances.

J'ai tout de même beaucoup aimé ma lecture et la fin du roman. On a un joli message de fin, un peu idéaliste mais c'est le genre de fin qui fait du bien et qui fait réfléchir sur les priorités de la vie. Souvent on cherche le bonheur trop loin alors qu'il est juste sous nos yeux, mais c'est bien de s'en rendre compte soi-même, ça fait avancer. Nous avons également un beau discours sur l'amitié.

Pour conclure, l'auteur arrive à parler de la dépression de façon très juste avec le thème de la solitude, de l'incompréhension des proches vis-à-vis de la maladie, des préjugés que l'on avant que ça nous arrive. Attention ce n'est pas un livre « médical » même si l'auteur s'est bien renseigné sur la dépression, le traitement de la guérison reste cependant selon moi trop idéalisée et manquant de nuances.

C'est un livre positif dans lequel on passe de l'ombre àla lumière, du noir au blanc. J'ai vraiment beaucoup aimé ma lecture, ça se lit très bien, la plume de l'auteur est géniale, à la fois juste, émouvante, il arrive aussi à mettre des petites touches d'humour. L'auteur nous embarque dans une histoire formidable, très bien écrite. Ce livre ne m'a pas laissé indifférente et je ne peux que vous le recommander.

Par contre encore une fois on a un titre traduit en français qui n'a rien à voir avec le titre VO puisque que le titre en italien donne : « Si vous m'aimez ». J'aimerais bien savoir comment on est passé de « Si vous m'aimez » à « Aimer trois fois par jour ».
Lien : http://marie-loves-books.blo..
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