AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Taraxacum


Shirley est un roman passionnant mais, reconnaissons le, parfois dur à comprendre pour un lecteur français pas très au fait de l'histoire anglaise. Entre les aléas des filatures de draps anglaise pendant les guerres napoléoniennes et les complexités de la religion de l'autre côté de la Manche, entre différents courants protestants...Disons juste que je suis prêtre à parier que pas mal de choses m'ont échappées malgré une consultation intensive d'encyclopédie! Thématiques sociales et féministes marquées, critique des hommes de religion qui sont tous sauf ce qu'ils devraient être, et intrigues romantiques par dessus le marché, autant dire que c'est une oeuvre riche, dense, avec parfois, que personne ne me jette de pierre, quelques longueurs.
J'avoue avoir été surprise par la fin, je pensais que cela prendrait une toute autre direction, mais je ne vais pas risquer de trop en dévoiler!

Les portraits de personnages sont sans concession, et cela même pour les rôles principaux, à commencer par Robert Moore, industriel qui pour sauver sa filature commence à regarder d'un oeil fort intéressée sa jolie voisine et propriétaire, et surtout sa dot. Dur et sans concession face aux revendications ouvrières, qu'il n'a à vrai dire aucune façon de recevoir positivement vu l'état des finances de la fabrique , il peut se trouver pris de remords et faire preuve de compassion et de bonté, mais en secret. C'est lui et sa cousine Caroline, qui éprouve pour lui une tendre inclination qui semblent au début les personnages principaux....jusqu'à l'arrivée de Shirley, riche, têtue comme une mule et qui jamais , elle l'a juré, n'épousera un homme qu'elle ne peut respecter. A côté de la douce et calme Caroline, à vrai dire un peu fade quand on ne prend pas la peine de la regarder plus avant, Shirley détonne dans le paysage rural. Un paysage qui n'a rien d'idyllique d'ailleurs, oubliez la campagne anglaise fantasmée: ici, on crève de faim et pendant ce temps là, les vicaires se remplissent la panse!

Je m'attendais à un drame industriel, je suis tombée sur un roman d'amour, un étonnant virage pris par le roman, ce qui l'en rend d'autant plus marquant.


Un roman brillant, étonnamment moderne par certains côtés, dense et prenant malgré quelques passages un peu longs et que je ne suis pas prête d'oublier.
Commenter  J’apprécie          122



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}