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Critique de Skritt


Ce roman se déroule dans l'Allemagne d'après-guerre. Détruite, ravagée, les Forces Alliées contribuent à sa reconstruction. le peuple allemand est soumis aux Etats-Unis, à l'Angleterre, aux Français et aux Russes. C'est dans ce contexte que le colonel Morgan, gradé britannique, arrive en Allemagne. Il va être installé avec sa famille dans une maison habitée par ses propriétaires, les Lubert. Morgan laisse une partie de la maison à Lubert pour cohabiter, persuadé que c'est en fraternisant que l'Allemagne pourra se reconstruire.

Tiré d'une expérience familiale similaire, l'auteur nous propose ici un récit magnifiquement écrit, laissant la part belle aux sentiments mitigés de deux peuples ennemis destinés à devenir amis.

Le colonel Morgan est un homme de guerre, mais humain, qui souhaite donner sa chance à un peuple fier de son pays mais honteux des événements tragiques qui le balayèrent pendant une décennie. Tous les personnages qui vont tourner en orbite autour de Morgan, sa femme, son fils, Herr Lubert et sa fille, ont tous un passé chargé. S'y mêlent amour et haine, déception, déchirement, mais aussi espoir. de ces situations quelques peu étranges vont naître des idylles, de la compassion pour ces rescapés, une mère qui a perdu son fils, ou une fille qui a perdu une mère, de l'incompréhension à cause d'une langue et d'une culture différente puis un rapprochement.

Ce roman traite aussi de la dénazification de l'Allemagne, de ces interrogatoires, de la considération de ce peuple soumis (répétition du terme pour faire ressortir ce sentiment d'infériorité qu'ont eu les Allemands après la guerre) face aux vainqueurs, de la faim, du froid, et du pillage par les Alliés des oeuvres et richesses du pays. Tous les maux dont l'Allemagne nazie a été accusée à juste titre sont retrouvés au même titre chez les occupants, les colons alliés. Spoliation, considération du peuple comme obligatoirement mauvais ou inapte.

Ce roman ose remettre de l'ordre dans L Histoire avec un grand H. Il nous prouve aussi que le sentiment qui domine l'homme c'est la peur, la peur de l'autre, de l'inconnu, mais aussi l'amour. Heureusement qu'il a existé des personnages comme ce colonel Morgan, qui, comme des petites fourmis ont oeuvré à reconstruire une nation.

Ce roman se dévore pour son histoire, pour son style fluide, pour l'espoir, celui de savoir qu'il y aura toujours des bonnes âmes.
Lien : http://skritt.over-blog.fr/a..
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