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Critique de PGilly


Rien est un choix. Elle n'en sera pas. de ce monde qu'elle a atteint, qu'elle ne rejoindra jamais. Elle a fait le nécessaire pour être assimilée, elle, noire, britannique, de la Jamaïque.
Elle a gravi l'échelle sociale du monde feutré de la finance. Elle a même un petit ami de la haute société avec lequel elle s'emploie à conjuguer un Nous trompeur.
La langue de Natasha Brown n'a rien de feutré : rêche, acide et cinglante. Les phrases courtes assènent, décrivent, décortiquent, désarçonnent aussi. Nulle concession pour rallier le lecteur à la cause de la colonisée tranquille en surface. Sa révolte est secrète, agrippée au choix de rien, de ne plus se conformer, de cesser de se fondre dans une société en trompe l'oeil.
La dénonciation de la bien-pensance post-coloniale heurte de plein fouet, en mots ciblés - jamais amers -, d'autant plus opérante qu'elle émane d'une femme qui a réussi... à donner le change. Ne changent jamais, le racisme larvé et le rejet de la différence.
Ce premier roman augure d'une grande auteure. Elle connaît le Who's Who sur le bout des doigts, après dix ans dans le secteur bancaire. Natasha Brown réussit à ébranler notre suffisance de nanti blanc, apparemment tolérant, en évitant le piège de l'amertume. La rage affleure, tel le sceau d'un brulot écrit au cordeau.





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