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Critique de Roggy


Roggy
22 novembre 2022
Parfois la littérature ne reflète pas mais elle résonne.

Dans ce récit l'on n'entend pas que la voix d'Edith Bruck, l'on a l'impression d'entendre de milliers des voix, toutes celles qui se sont tues pour toujours mais qui continuent à exister dans la mémoire collective.

Au plus fort du récit certaines lignes tanguent, ivres de douleur.
Raconter l'irracontable.
En nous livrant des fragments d'existences volées en éclats, l'auteure dissèque parfois avec une glaçante lucidité l'avant, le pendant et l'après les camps.

Les juifs ont été complètement déshumanisés pendant leur détention.
Pour les survivants le retour est une épreuve compliquée et traumatisante.
On ne reprend pas sa vie là où l'on l'avait laissée.

A l'instar d'autres survivants la romancière hongroise s'est sentie amputée de la parole libératrice par ceux qui ne souhaitaient pas « savoir ».
L'inhumain se niche dans le cynisme de ceux qui ne veulent pas voir, dans les mots qui perdent leur sens et dans l'abstraction de l'autre.

Quel est le sens de la survie ?

Edith Bruck a éprouvé très rapidement le besoin et le courage d'empoigner sa mémoire traumatique pour en faire un discours libérateur.
Sa vie durant, elle mènera un long combat contre l'oubli, embrassant le devoir de mémoire et en racontant son histoire afin d'éclairer des consciences, et plus particulièrement de jeunes consciences dans le but de les alerter sur les dangers qui menacent nos sociétés.

Les survivants des camps de concentration ont l'âme tatouée d'images indicibles, indélébiles et seule la parole peut les libérer.

Raconter pour ne pas que L Histoire se répète !
Raconter pour ne jamais oublier !


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