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Critique de keisha


Edith Bruck est née en 1931 dans une petit village de Hongrie, avec ses diverses communautés religieuses. Sa famille est juive, et dès le début du récit la situation est difficile, en dépit de l'existence de certains villageois chrétiens les acceptant mieux. Il semblerait que jusqu'au début de 1944 les juifs, même si persécutés et tenus à l'écart, ne sont pas livrés aux nazis. En tout cas, pour Edith-Ditke, c'est brusquement que tous doivent quitter leur maison (laissant le pain lever, au grand dam de sa mère), pour un train les menant à Auschwitz Birkenau, où sa mère disparaît dès son arrivée. Durant des mois de survie, elle reste avec sa soeur Judit, frôlant souvent la mort, en plus des conditions inhumaines.

De camp en camp, elles finissent par être libérées, puis retour en Hongrie, où Edith retrouve sa famille (enfin, les survivants). Pas forcément avec enthousiasme, d'ailleurs. Pareil dans leur village, avec les anciens voisins, et elles filent vite.

Après quelque temps en Israël, elle s'installe en Italie, où elle vit toujours. Scénariste, réalisatrice, écrivain, le pain perdu est son dernier livre, une occasion de revenir sur sa vie. Certains souvenirs sont prégnants, pour d'autres ils n'y sont pas, beaucoup d'ellipses, et je trouve que c'est normal et d'autant plus fort.

Quelques passages:

"Bien sûr nous n'avions plus grand chose d'humain et nous les effrayions tout comme ils m'effrayaient, moi aussi, qui me demandais, en surmontant ma douleur, ce qu'ils deviendraient, ces enfants, une fois adultes." Il s'agit des enfants d'officiers séjournant dans un château, Edith travaille dans les cuisines...

Le cuisinier lui demande son nom

"Quelque chose d'incroyable pour moi, qui n'étais plus que le numéro 11152. (...)

S'il n'était pas Dieu en personne, qui était-il?

J'eus le sentiment de renaître. J'avais un nom. J'existais."

Avec leur soeur Mirjam, au retour en Hongrie

"Mais qu'est-ce que la vie vous réserve?

- La vie, avons-nous répondu d'une seule voix!"

A sa soeur Judit, qui projette d'aller en Palestine

"Vivons, nous verrons en vivant. Nos vrais frères et soeurs sont ceux des camps. Les autres ne nous comprennent pas, ils pensent que notre faim, nos souffrances équivalent aux leurs. Ils ne veulent pas nous écouter: c'est pour ça que je parlerai au papier."

Le livre se termine par une Lettre à Dieu, "pitié oui, envers n'importe qui, haine jamais , c'est pour ça que je suis saine et sauve, orpheline, libre et c'est ce dont je Te remercie, dans la Bible Hashem, dans la prière Adonai, et dans la vie de tous les jours, Dieu."
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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