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Critique de Millencolin


Ce qui est fascinant avec Serge Brussolo c'est que l'on sait d'où on vient mais on ignore totalement où on va aller et par quel chemin.
Cela peut s'avérer assez déstabilisant à la découverte de cet auteur, puis finalement on se laisse emporter, et c'est toujours une aventure sombre mais pleine de découvertes, d'exotisme, d'idées saugrenues et pourtant géniales.

Vous l'aurez compris, ce roman ne déroge pas à la règle. Brussolo déborde tellement d'inventivité que sur certains passages, dont celui d'ouverture, on se dit qu'il pourrait faire un roman entier rien qu'avec l'idée utilisée pendant seulement deux dizaines de pages.

J'ai apprécié cette lecture. Il s'agit d'un bon petit planet opera, pas franchement joyeux, mais dépaysant et assez visuel. le héros subit une vie tristement solitaire, il subit un futur de plus en plus déshumanisé, de plus en plus vide d'émotions. Vivre son deuil, jouir d'un moment de tristesse, de nostalgie, de déprime est mal vu, ça relève d'un comportement socialement déviant, car il existe des pillules contre ça, alors à quoi bon vouloir souffrir. La cellule familiale n'est plus la même non plus. Les enfants peuvent, très tôt s'en affranchir, ils peuvent également avoir des parents de substitution.
Mais le clou de l'histoire, c'est bien l'histoire d'amour de notre héros, l'amour destructeur dont il est dépendant. Il en est drogué, et il le sait. Brussolo pose la question de la composante réel du sentiment d'attraction que l'on nomme l'amour. Jusqu'où on est prêt à aller, qu'est-ce qu'on est capable d'accepter et d'endurer, tout en connaissant le danger, la menace ?

C'est un récit assez touchant au fond. On plaint le personnage principal, tout comme les différents êtres gravitant autour de lui. Et le constat final est terrible, à savoir que le libre arbitre ne semble pas exister, ou n'est qu'une simple illusion. Les protagonistes sont tous les victimes, les fruits des régles, des moeurs, des traditions de la société. On en prend conscience à différents degrés, mais la force nous manque pour nager à contre-courant.


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