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Critique de Pavlik


Pavlik
09 septembre 2017
Attention : faites lire cette critique à un goûteur avant de la consommer !

Pour ma première incursion dans l'univers de Brussolo, je ne suis pas déçu. "Le Château des Poisons" est un polar médiéval fort réjouissant. Il est ici important de souligner que ce roman n'est pas, à proprement parler, un roman historique, et je ne crois pas d'ailleurs que l'auteur n'ai jamais eu cette intention lorsqu'il l'a rédigé.

Jehan de Montpéril fut fait chevalier par un concours de circonstances improbable, lui qui était bûcheron. Mais de chevalier, il n'a que le titre, étant fort désargenté et, par conséquent, sous-équipé. Mais Jehan possède pour lui une carrure impressionnante et il a acquis, avec le temps, la "science des routes". Il s'est donc fait routier et escorte divers personnes à bon port, sur des routes pleine de ce rude caractère typiquement médiéval. Un beau jour, le voilà qui est chargé de convoyer un moine "gras à lard", au château du seigneur d'Ornan de Guy qui s'apprête à convoler en juste noce avec la (très) jeune, et néanmoins fort désirable, Aude de Chanterelle. En chemin se greffe la troublante Irana, troubadour de son état. La joyeuse troupe arrive bientôt en vu des murailles du castel et, si l'atmosphère est à la fête, il ne faut pas longtemps pour que des événements inquiétants se produisent...

Atmosphère : voici justement un des maître mot de cette histoire. Car, si de la vérité historique on peut affirmer allègrement que Brussolo s'en tamponne les gonades avec une patte d'ours, il s'y entend néanmoins pour créer et entretenir une atmosphère "médiévale". Comme dirait un pote, ça sent la poutre et la vieille pierre. L'enchaînement des divers péripéties auxquelles est confronté Jehan se fait sans temps morts et le style vif, et empreint d'une certaine violence "rentrée", adopté par l'auteur fait merveille (le tout allègrement assaisonné de locutions latines, l'atmosphère c'est d'abord une histoire de mots).
Je ne suis pas un grand spécialiste des polars mais, peut-être que certains d'entre eux, sourcilleux, pointilleux, tatillons, bref empreints d'une rigidité orthodoxe, trouveraient à redire (et les mêmes tatillons du roman historique s'allieraient avec eux).
Personnellement l'aspect "enquête" m'a paru plutôt rondement mené, même si Jehan de Montpéril ce n'est pas Guillaume de Baskerville et son credo est plutôt de se faire balader par les événements. Mais armé d'une éthique, il faut le dire assez inhabituelle pour un gueux, et, malgré les restes d'une éducation paysanne rustre, faisant preuve d'un anticléricalisme fort réjouissant, il n'a pu que susciter ma sympathie.

En bref, si vous aimez le moyen-âge, avec les yeux d'un môme (et pas seulement ceux d'un universitaire) et que les polar vous plaisent (mais pas seulement pour la précision millimétrique de coucou suisse de l'intrigue), alors ce bouquin est pour vous.



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