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Critique de Bernacho


Fermons les yeux. Nous sommes en 2099. Un intellectuel en vogue préface une monographie consacrée à un auteur majeur du passé. Quelques titres de chapitres : « monomaniaque de l'angoisse existentielle physique », « préfigurateur du dissolutionnisme », « premier théoricien de la réforme épistémologique du 21ème siècle ». Hum. Sur la couverture, dans un scaphandre, la tête de Ben Brussovik, acteur vedette de Voracious Vaults 7.

Bien sûr, le film de 2099 ne rend presque rien de l'ambiance qui se dégage du roman de 1987. Il y a pourtant une pincée discrète de sa critique sociale, de longs moments d'attente oppressante, les monstres surréalistes, les scènes apocalyptiques, et les charmes généreux de Niki van Beck. Les scénaristes et le réalisateur ont-ils eu connaissance de la monographie ?

Ils y auraient lu que Brussolo a « aboli toutes les catégories épistémologiques » et les a reconstruites dans « sa propre vision cosmologique angoissante ». On y parle de « logique de l'encore pire qu'avant », « effacement des frontières ». Brussolo, « en observant un ticket abandonné sur le sol du métro, reconstruit le monde en l'emplissant d'une intentionnalité hostile et aveugle ». Hum.

Le préfacier ajoute que « usant d'un langage ontologiquement cauchemardesque et radicalement incatégorisable, Brussolo façonne un nouvel état paradigmatique de la matière animée et inanimée en réciprocité dialoguante avec l'universalité des angoisses post-post-modernes qui intimise l'altérisation constitutivement aliénante du monde hypercybernétisé » Hum hum.

Je l'ai lu, ce roman (en la compagnie de Siabelle, ce que je ne peux que vous conseiller d'accepter si elle vous le propose).

Pour être franc, j'ai trouvé le scénario plutôt indigent, les personnages pas très épais, et la vraisemblance dissoute dans l'estomac d'un coffre-fort. L'auteur y donne l'impression d'écrire en suivant un vague canevas et en improvisant le reste avec désinvolture. Il fait quelques tentatives pour se conformer à des canons dramaturgiques, mais finit par abandonner son méchant dans un fossé parce qu'il est arrivé au bout du nombre de pages autorisées.

Mais malgré tout ça c'est ultra foisonnant d'inventions, oppressant et fascinant à la fois, difficile à lacher. Quelles visions !
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