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Critique de map


map
19 janvier 2015
Témoignage d'une gynéco suffisamment agréable à lire et instructif pour que lui mette 3 étoiles. Un bémol cependant : la 4ème de couv parle de la vague écolo comme d'une grosse source de problèmes, prétexte à l'ultralibéralisation de la santé au travers d'un "retour à la nature" (je fais un gros raccourci). Mais l'écologie, conscience de l'empreinte de l'être humain sur son milieu, n'a rien à voir avec ce retour à la nature. L'accouchement "naturel" qui est principalement visé, en raison de ses évidents dangers, ou encore d'une apologie de la douleur qu'on peut effectivement considérer comme anti-féministe, est le fait de quelques illuminées réactionnaires dont je ne vois pas du tout le rapport avec l'écologie. Un peu comme si on essayait de me faire croire que ceux qui achètent des mini-briques de jus de fruits suremballées, mais bio, sont écolos... Beaucoup d'infos ont l'avantage d'être sourcées, mais pas cette info par exemple p. 139 : "Les revendications d'accouchement à domicile marginales évoluent encore dans un petit cercle écologique car 2% des femmes disent vouloir accoucher chez elles." Quel est ce "petit cercle écologique" ? Je ne vois dans ces volontés minoritaires que l'idéologie d'un fantasmé "retour à la nature" qui, complètement teinté d'individualisme, n'a rien à voir avec le souhait de protéger la planète. Pour reprendre les termes de l'ouvrage, une mouvance nioulouque" soumise au "marketing d'une spiritualité bidonnée s'échinant à fabriquer du sens" (p. 143) (expression que j'ai trouvé très juste) n'a juste aucun rapport avec la "vague écolo"décriée deci delà, la spiritualité n'ayant précisément rien à voir avec l'environnement. Cette prise de position anti-écolo se retrouve avec le passage sur les couches lavables, qui loin de nous apprendre quoi que ce soit , joue l'ironie ("les couches jetables coûtent 3 arbres à la planète. Fichtre ! Marroniers ? Sapins ?"...) au lieu d'argumenter.
La phrase qui suit, "de quel boniment n'est-on pas capable pour coller une femme à la lessive...", est mon 2ème bémol. Malgré le titre, "Sale temps pour les femmes", la position de l'auteur donne parfois matière à débats. Pourquoi donc partir du principe que seule les femmes laveront les couches lavables ? de même, comment trouver "guère surprenant" que 37 % des pères ne prennent pas de congé paternité du tout, parce que "quel cadre oserait le prendre, quel commerçant, quel représentant de profession libérale peut se permettre de ne pas gagner sa vie pendant 11 jours ?" Mais les femmes cadres, commerçantes, de profession libérale s'arrêtent bien pendant au moins 44 jours, non ? La page 127 concernant les papas est assez fataliste et oublie que l'histoire des femmes, et du féminisme, est en évolution permanente et que cette évolution passe aussi par la croyance en la capacité de chacun de changer. Sinon effectivement, ça continuera d'être un "sale temps pour les femmes"...
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