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Critique de evascardapelle


Un récit et une fiction s'entrecroisent. le premier prend la forme d'une confession où l'auteure se livre à celui avec qui, décédé depuis, elle a travaillé quand elle avait 28 ans. Il s'agit de Jean Guitton, philosophe, âgé alors de 90 ans.
Si le récit nous fait découvrir la personnalité de l'écrivain, il devient vite lassant. L'objectif semble être de raconter le lien particulier entre la jeune femme et le vieil homme, une sorte d'amour platonique et inaltérable. Malheureusement on est vite noyé sous les anectodes qui la mettent en valeur, elle, ("Indispensable Véronique", "qu'on laisse passer Madame de Bure", "Véronique sait tout de moi"...), et si au tout début, cela sert à nous faire découvrir l'attachement du philosophe à la jeune éditrice, cela manque cruellement de subtilité. Pour nous faire partager un amour si pur, j'aurais plutôt imaginé quelque chose d'un peu plus poétique...

Au récit, s'adosse une autre confession, celle d'une relation vécue en un autre temps par l'héroïne (Véronique de Bure ?!? ) alors qu'elle est mariée et mère. L'objectif est de nous raconter une passion amoureuse...Là encore ça reste bien creux et fade. Même si la passion comporte son lot de souffrances, peut s'avérer destructrice et se terminer, n'y a t-il pas un minimum de beauté dans son déroulement ?
On a l'impression d'assister à une amourette d'adolescents composée majoritairement de jalousies et de manipulations, où Madame revendique son unicité.
Faire poireauter son amant pendant une heure parce qu'il a osé déjeuner avec une autre, retarder l'heure du premier ébat, prendre la mouche à l'évocation d'un nid douillet pour abriter les suivants...pour mieux mesurer l'attachement de l'autre (!!) peuvent-ils être le signe d'un amour violent, d'une passion amoureuse, le genre d'aventure qui n'arrive qu'une fois (au mieux) dans votre vie ?!?
Où est la poésie (encore une fois) de ces instants partagés entre les deux amoureux ? Où figurent dans ces pages le rire, la tendresse, la complicité et, malgré tout, les projets (même fantasmés) qui animent une telle relation ?
L'adultère se déroule au fil des pages et c'est une histoire bien moche qui nous est proposée, où l'Amour de l'autre semble être absent et celui de soi-même, omniprésent.
Dans le récit ou la fiction (?), Véronique de Bure, coincée dans sa morale bourgeoise, se pose au centre, donne au final peu d'elle, réduit l'amour au superficiel et au final, ne nous fait rêver avec aucune de ses deux histoires...
Pour vibrer sur la passion amoureuse, on préfèrera "l'invention du désir" de Carole Zalberg, bien plus puissant et envoutant...
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