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Critique de oblo


oblo
26 février 2017
Pelphase, interphase, gusphase : l'histoire se répète selon un cycle immuable où alternent libéralisme et autoritarisme de l'Etat. C'est ainsi que Tristram Foxe enseigne l'histoire dans un lycée de Londres, capitale d'une union anglo-saxonne qui est l'un des deux derniers Etats du monde. C'est un monde d'ailleurs surpeuplé que celui de La folle semence, un monde dans lequel l'homosexualité est vivement encouragée et dans lequel chaque femme a droit à une seule grossesse, qu'elle aboutisse ou non. 

L'infertilité des hommes contamine bientôt le monde : les récoltes ne donnent plus rien. La famine menace. Tandis que le système s'écroule alors que le monde entre dans une interphase, Tristram est emprisonné par erreur, séparé de sa femme qui, apprend-il, entretenait une relation avec son frère, Derek, haut-fonctionnaire appelé aux plus hautes responsabilités. Les événements qui suivent donnent un caractère presque odysséen au destin de Tristram, errant dans une Angleterre livrée aux forces de la destruction.

Evidemment dystopique, le roman de Burgess est une satire funestement grand guignolesque de thématiques habituellement chères à la science-fiction : la surpopulation, l'autoritarisme politique, le militarisme. Épopée terrifiante et grotesque à la fois, le parcours de Tristram est un triste éloge à la folie des hommes : entre propagande sexuelle et politique et cannibalisme primitif (justifié par un christianisme dans lequel la communion perpétue le souvenir de la Cène), c'est au spectacle de la décrépitude du genre humain que nous invite Burgess.

Forcément excessif, le roman est une promenade dans un futur désenchanté où l'humanité, littéralement, s'entre-dévore. le machiavélisme règne et tous les moyens sont bons pour limiter la population. Même lorsque les instincts naturels de l'homme semblent reprendre le dessus, les illusions et leurs brutalités prennent la suite des règles établies puisque, au final, rien ne peut ni ne doit changer. Cependant, même dans la féroce noirceur d'un récit sanglant, l'espoir demeure : l'humanité garde en elle des ilots protégés et inatteignables.
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