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Critique de Logre


Mia, Inès, Lola, Nina, Louise et tant d'autres, ont déjà été victimes de viols au cours de leurs vies. Victimes d'inconnus ou de proches, dans la rue, au travail, chez soi. Quelques minutes ou bien plus longtemps, le constat reste le même : elle en sont ressorties changées, porteuses d'un traumatisme que la société voudrait taire. Oui, tu peux souffrir, mais en silence. Et pas trop longtemps. Sauf que ces filles se sont rencontrées, parlées, elles ont tissé des liens autour de ces traumatismes tus, de ces histoires qui gênent, qui déroutent, qui encombrent, face auxquelles les autres ne savent jamais comment réagir. Et en bande, elles ont retrouvé des forces et surtout, ont décidé d'agir, de montrer aux violeurs qu'il y a des conséquences pour eux aussi, même si la justice se plaît à les épargner, même si leurs proches se bornent à les pardonner.

Les orageuses porte bien son titre. Il y a de la colère chez ces femmes, un besoin d'exploser, de crier à l'injustice parce que le monde les oublie ou minimise leurs souffrances. C'est un texte réaliste, tellement réaliste que j'aurais pu connaître ces filles ; c'est un texte qui exprime également le rapport qu'on peut avoir avec son corps après une telle violence, la façon dont on peut se le réapproprier ; c'est un texte qui donne de la voix à une multitude de conséquences trop souvent niées ou ignorées.

Court comme un cri, ce roman de la collection « Sorcières » des éditions Cambourakis est une jolie réussite, tant sur la forme (la couverture est sublime) que sur le fond (même si il n'y a pas d'intrigue en particulier ou de style prononcé, le propos, exprimé avec justesse, prend aux tripes).
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