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Critique de kadeline


Dana et Kevin sont un couple mixte du milieu des années 70. Pendant leur emménagement, Dana disparait et réapparait quelques secondes après.
Elle s'est télé-transportée dans une ferme du Sud peu avant la guerre de Sécession. Quand on grandit en femme noire libre et en couple avec un blanc et qu'on se retrouve en pleine période esclavagiste, ça annonce un certain nombre de chocs culturels et de prises de conscience. Elle ne part pas qu'une fois, ça devient récurrent pendant le livre. Elle débarque à différentes périodes de la vie d'un enfant (puis adulte) blanc. A chaque fois qu'il est en danger de mort, elle arrive « pour le sauver ». On voit l'espoir de Dana d'en faire quelqu'un de meilleur, de l'influencer pour qu'il devienne plus tolérant.
Dana se retrouve à vivre les différentes vies possibles des esclaves. On découvre les esclaves paysans, les cuisiniers, ceux de maison, les un peu plus instruits avec responsabilités, mais aussi l'aspect de la fuite et de la reprise, les ventes d'esclaves, les noirs libres redevenus esclaves… On voit tous les comportements immondes des esclavagistes, avec des réflexions sur le pourquoi ça se passe ainsi.
Kevin voyage dans le temps aussi. Ca permet d'avoir le double point de vue blanc/noir mais aussi les conséquences de cette expérience sur leur couple.
Toutes les peurs, les interrogations et les prises de conscience sont décrites.
C'est très touffu et les nuances de traitement apportés par une autrice afrodescendante sont puissantes. Et il ne faut pas négliger l'intérêt des passages dans le présent.
Quand elle est esclave, on ne la chouchoute pas et les traces restent quand elle est dans le présent. Comment les justifier ? Les gens vont-il les voir et réagir ? J'ai beaucoup aimé voir les tentatives du voisinage et des proches face aux marques et leur cause potentielle.
C'était passionnant, vraiment très intéressant. Et puis surtout l'écriture/traduction est géniale. On est avec une écriture hyper douce, poétique et cocooning, pour raconter des horreurs.
Ca crée un contraste : on se sent bien pendant la lecture et on ne se rend vraiment compte des horreurs puis en fermant le livre et en repensant à se qu'on a lu on prend conscience des choses. Personnellement, pour aborder des thèmes particulièrement durs, ce choix narratif a plus d'impact qu'un langage très visuel et cash.
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