AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Belecture


Mon avis : Merci beaucoup aux Editions Jourdan pour l'envoi de ce livre. Bien sûr, pour ceux qui me suivent, il n'y aura pas d'étonnement à trouver un nouveau livre, témoignage en plus, sur la seconde guerre mondiale. Mais je dois bien dire que c'est l'angle d'approche qui m'intéressait : comment avait vécu cet enfant ? Partageait-il les "convictions" de ses parents ?

En 1944, en Belgique où vivent Jean et ses parents, c'est l'exil pour les collabo. Si sa famille a souvent déménagé, ce matin là, Jean ne pensait pas que ce serait pour aller aussi loin, pour fuir mais il trouve bien leur appartement vide et sa mère qui le pousse à empaqueter quelques affaires. Ensuite, c'est le convoi sous les tirs Alliés, les cachettes improvisées dans des villes en ruines, des caves. Mais à 10 ans, Jean n'a pas conscience de tout. Il parle du comportement de ses parents (notamment les vols de sa mère qui le troublent) mais avec une sorte de détachement.

Après les tentatives pour se cacher, même en Allemagne, c'est la prison pour les parents Buvens. Jean va donc se retrouver balloté et finir dans un Internat. le problème majeur est qu'il n'a jamais suivi de scolarité, il va donc souffrir de ce niveau bien inférieur aux autres e, solitaire depuis tellement d'années, avoir du mal à se faire des amis. Plus que ça et il explique très bien pourquoi, l'autorité quelle qu'elle soit est une attaque pour lui, il la rejette et va mettre longtemps à exorciser ce démon là, peut l'apaisera-t-il tout au plus.

Ce que je retiens en premier lieu de ce livre, c'est que j'oublie trop souvent que beaucoup de pays européens ont été touchés par le nazisme, occupés eux aussi, rationnés... Jean Buvens raconte très bien l'histoire de son pays à cette époque, l'abdication rapide de son roi, les tickets de rationnement, le marché noir dont ses parents s'occupaient sans oublier les horreurs auxquelles il a assisté.

Jean Buvens n'a jamais été collaborateur, il a plutôt honte de l'agissement de ses parents. Il a pourtant été leur première victime. Il a souffert de solitude, de déscolarisation, d'une vie désordonnée mais surtout, il a été privé de ses parents alors qu'ils étaient bien vivants et avec lui. Son père, il en parle sans concession mais avec parfois une note de tendresse quand il venait jouer avec lui. En revanche, on sent encore maintenant, la rancoeur qu'il éprouve à l'égard de sa mère. Si elle pouvait s'occuper de lui physiquement, il n'a jamais eu l'impression qu'elle l'aimait.

La question de ce témoignage pour moi est : comment grandir et se construire avec des parents assassins ?
Lien : http://www.lecturesenb.fr/20..
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}