>
Critique de Pecosa
Belle lecture qu'offre ce roman de Jaume Cabré datant de 1984, couronné du Premi Sant Jordi la même année. Premier ouvrage de la Trilogie de Feixes, qui sera suivi de Fra Junoy o l'agonia del sons et de El llibre dels preludis, cette "Toile d'araignée", habilement tissée par Cabré, nous entraine en 1909 dans la ville de Feixes (Tarrasa) durant la Semaine Tragique.
Une riche famille d'industriels catalans, les Rigau, se livre une guerre sans merci pour le pouvoir alors que l'industrie textile est en pleine mutation, que le monde ouvrier commence à faire valoir ses droits, et que le décret de juillet mobilise les réservistes. L'envoi de troupes au Maroc provoque des évènements tragiques à Barcelone. Feixes n'est pas épargnée, surtout lorsque Julià Rigau accepte de confectionner des uniformes destinés à la campagne du Rif. Cette commande lucrative pour lui et pour l'entreprise familiale, sonne comme une insulte pour les ouvriers viscéralement opposés à ce conflit.
Intrigues familiales, coups bas, trahisons, ambitions personnelles, manipulations, luttes des classes, soulèvement populaire… Cabré construit page après page une solide teranyina dans laquelle se prennent les industriels, les bourgeois, les ouvriers, les militants anarcho-syndicalistes, et ses lecteurs, fascinés par tant de finesse dans la construction de l'intrigue, des personnages, d'une ville qu'il fait renaître de ses cendres. S'il n'est pas encore le Cabré des Voix du Pamano ou de Confiteor, Cabré cuvée 1984 est déjà un grand auteur.
Cette oeuvre est très catalane, solidement ancrée dans la ville de Tarrasa rebaptisée Freixes par l'auteur, qui fut l'un des fleurons de l'industrie textile de la province. Elle est très espagnole, indissociable des conflits provoqués par l'envoi des troupes au Maroc. Elle est pourtant universelle, dans sa peinture des relations familiales, des intérêts économiques, des manipulations politiques, et de la fascination qu'exerce le pouvoir.
Ne reste plus qu'à se procurer l'adaptation cinématographique éponyme disponible en catalan et en espagnol, réalisée en 1990 par Antoni Verdaguer et scénarisée entre autres par Jaume Cabré pour voir si elle est à la hauteur de ce beau roman.
Une riche famille d'industriels catalans, les Rigau, se livre une guerre sans merci pour le pouvoir alors que l'industrie textile est en pleine mutation, que le monde ouvrier commence à faire valoir ses droits, et que le décret de juillet mobilise les réservistes. L'envoi de troupes au Maroc provoque des évènements tragiques à Barcelone. Feixes n'est pas épargnée, surtout lorsque Julià Rigau accepte de confectionner des uniformes destinés à la campagne du Rif. Cette commande lucrative pour lui et pour l'entreprise familiale, sonne comme une insulte pour les ouvriers viscéralement opposés à ce conflit.
Intrigues familiales, coups bas, trahisons, ambitions personnelles, manipulations, luttes des classes, soulèvement populaire… Cabré construit page après page une solide teranyina dans laquelle se prennent les industriels, les bourgeois, les ouvriers, les militants anarcho-syndicalistes, et ses lecteurs, fascinés par tant de finesse dans la construction de l'intrigue, des personnages, d'une ville qu'il fait renaître de ses cendres. S'il n'est pas encore le Cabré des Voix du Pamano ou de Confiteor, Cabré cuvée 1984 est déjà un grand auteur.
Cette oeuvre est très catalane, solidement ancrée dans la ville de Tarrasa rebaptisée Freixes par l'auteur, qui fut l'un des fleurons de l'industrie textile de la province. Elle est très espagnole, indissociable des conflits provoqués par l'envoi des troupes au Maroc. Elle est pourtant universelle, dans sa peinture des relations familiales, des intérêts économiques, des manipulations politiques, et de la fascination qu'exerce le pouvoir.
Ne reste plus qu'à se procurer l'adaptation cinématographique éponyme disponible en catalan et en espagnol, réalisée en 1990 par Antoni Verdaguer et scénarisée entre autres par Jaume Cabré pour voir si elle est à la hauteur de ce beau roman.
Acheter ce livre sur
