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Critique de Diabolau


La peur, en littérature de jeunesse, est un thème usé jusqu'à la corde, et il est devenu bien difficile de faire original en la matière. Rien que sur Babelio, de mémoire, j'ai dû chroniquer au moins une demi-douzaine d'albums sur ce sujet.
Les procédés à l'oeuvre ici sont de deux ordres :
– L'inversion des rôles. Prendre le point de vue l'animal, ici précisément celui qui d'habitude est réputé faire peur dans de nombreux contes pour enfants, j'ai nommé le loup, et faire de l'être humain l'objet de la peur. En vérité, il y a de quoi, n'est-ce pas ?
– Personnifier la peur sous la forme d'un énorme monstre, qui ici est bleu (comme une peur bleue) et qui va rapetisser dans son caleçon au fur et à mesure que notre héros-loup va apprendre à l'affronter.
Malheureusement, aucun de ces procédés n'est original, ils ont tous deux été utilisés bien des fois.
Dans ces cas-là, tout n'est pas perdu. le texte et les illustrations peuvent encore sauver l'affaire.
Le texte fait le choix d'un ton familier, que j'ai apprécié plutôt modérément, ma préférence allant de façon générale (c'est personnel) à des textes plus littéraires. Cette familiarité est encore appuyée par le recours à des néologismes (ou des semi-néologismes, le terme "abomiffreux" étant connu de moi depuis l'école élémentaire je crois) et à des effets de manche répétitifs ou répétitoires, du style "il est arrivé à Pierre une étrangerie étrangement étrange."
Comble du désarroi avec cette histoire de vache folle nommée Maryvonne qui danse avec le brouillard, on se demande vraiment ce qu'elle vient faire là, et ce coin tout mal fichu du texte nous éjecte carrément de l'histoire.
Pourtant, il y a çà et là des moments fort plaisants qui d'un seul coup nous mettent le sourire aux lèvres, comme Iqbal le crocodile du Bangladesh ou Bonaventure le solénodon qui a fait la traversée de l'Atlantique en bidon de plastique... ou comme "la lèvre du bas qui fait mummum comme s'il allait pleurer".
Et les illustrations ? Eh bien, c'est incontestablement le point fort : elles font vraiment le job, reconstituant un humour que le texte seul ne serait pas parvenu à transmettre.
Pour faire bonne justice après cette critique mitigée, disons quand même que mon fils de 6 ans 1/2 a eu l'air de bien l'apprécier, et qu'il n'a certainement pas vu toutes ces carabistouilles qu'a vu l'oeil acéré de son vieux grincheux de paternel. C'est sans doute l'essentiel.
Merci aux éditions Eidola et à Babelio pour ce livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.
PS : le quiz et le glossaire à la fin valent quand même leur pesant de cacahuètes.
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