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Critique de kuroineko


Je viens de finir le troisième tome de W3, dans la foulée des deux précédents. J'en ressors avec ce qu'on ressent à la suite d'un repas trop riche et trop copieux. Sensation de lourdeur, d'absorption excessive. Non pas que cet opus soit particulièrement mauvais. Mais il y a trop de tout.
Le second tome se finissait sur une note pour le moins explosive. Et bien sûr, j'ai eu envie de poursuivre, chapitre après chapitre. Envie de savoir la suite, connaître la fin. Parallèlement, j'ai regretté que le récit s'alourdisse et perde en nuances. le troisième volume m'a paru moins cohérent par rapport aux précédents et les agissements et réactions de certains personnages m'ont paru manquer de crédibilité.
L'ensemble de la trilogie se déroule sur quelques mois seulement, de juin à septembre en gros pour l'intrigue principale. le Sourire des Pendus donnait un marqueur temporel précis dans le préambule qui se passe en 2002; puis le premier chapitre s'ouvre avec la note "dix ans plus tard". Soit 2012. Or, dans le Calice jusqu'à la lie, les auteurs font référence à plusieurs reprises des attentats contre Charlie Hebdo et l'Hypercasher de janvier 2015... Autant de détails qui m'ont gênée dans ma lecture.

Malgré tout, je suis contente d'avoir lu cette trilogie qui remue des sujets graves et dérangeants tels que la prostitution adulte et enfantine, la pédopornographie ou encore les manipulations des instances au pouvoir. Les auteurs nous interrogent sur notre rapport à l'information. On en est abreuvé voire submergé mais qu'en tire-t-on? Réseaux sociaux et chaînes d'infos en continue au contenus parfois discutables montrent que la recherche de la véracité n'est pas forcément LE critère d'exigence mais plutôt d'être le premier à sortir un gros truc. Quitte à commettre des erreurs pouvant s'avérer fatales... et BFMTV en prend pour son grade dans ce tome!
Des questions posées par le couple d'écrivains qui n'y apporte pas forcément de réponse. A nous de réfléchir sur le sens qu'on veut donner aux informations reçues, à nous de développer un esprit de synthèse et critique. Et ensuite? Nombre de faits qui se passent actuellement font bondir par trop d'injustice, de misère, etc. Que faire? Suivre l'exemple de Léon Castel et ouvrir une Guilde des emmerdeurs? On se rend vite compte que ça revient à vider l'océan avec une cuillère. Se désoler un instant avant de reprendre le cours de sa vie parce qu'on n'a pas trop de temps pour une commisération prolongée. Alors? C'est à cela que nous renvoie les auteurs, je crois, surtout dans ce dernier opus.
Et ce qui fait l'intérêt de cette fiction car elle donne matière à réflexion pour un bon moment.
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