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Critique de sandrine57


En 1954, Louise a 16 ans. Elle passe l'été chez sa soeur à Bougie avec son neveu Paul, d'à peine 2 ans son cadet. La vie est belle et insouciante dans cette Algérie française qui vit ses dernières années de paix. Quatre ans plus tard, tout a changé. Paul est mort et l'Algérie connait les premiers mouvements de contestation. Amoureuse de Kader, un algérien pauvre et membre du FLN, Louise est tiraillée entre sa famille qui milite pour l'Algérie française et son coeur qui désire plus que tout un pays libre et ouvert. Avec l'indépendance de 1962, tous les espoirs sont permis pour cette femme belle et téméraire, désormais mariée à Kader. le pays découvre les joies de l'indépendance et le peuple algérien savoure la liberté de se gouverner lui-même. Séparée de sa famille qui a fui avec la vague pied-noir, Louise est restée dans le pays qui est le sien depuis toujours.
Et puis le temps a fait son oeuvre, Kader s'est éloigné pour finalement partir, Louise a noyé ses chagrins dans l'alcool. Au soir de sa vie, il ne reste plus rien de celle qui avait la beauté de Rita Hayworth. Son neveu Marc, célèbre metteur en scène parisien, sur lequel elle a reporté tout l'amour qu'elle éprouvait pour Paul, ne vient plus en Algérie depuis belle lurette et c'est seule qu'elle passe ses journées dans l'appartement familial. Mais Louise la rebelle n'est pas tout à fait morte, elle continue de s'affirmer en écoutant Mozart, malgré les diktats des intégristes qui voudraient interdire la musique et elle retrouve un peu de joie en en compagnie de Sofiane, son voisin adolescent à qui elle explique l'Algérie qu'elle a connue et celle dont elle rêvait.


Ecrit à quatre mains par un français et un algérien, Alger sans Mozart a le mérite premier de laisser la parole à tous les protagonistes de la guerre d'Algérie. Grâce à cela, l'on peut, avec Kader, prendre faits et causes pour les algériens réduits à la pauvreté et quasiment à l'esclavage par les colons français. Mais l'on peut aussi, avec Gérard, le beau-frère affilié à l'OAS, avoir le point de vue des pieds noirs qui voulaient à tout prix garder un pays qu'ils considéraient comme le leurs. On se rend bien compte que tout n'était pas noir ou blanc. Certains français étaient arrogants, d'autres ouverts à la culture algérienne. Certains algériens voulaient l'indépendance mais avec les pieds-noirs, d'autres voulaient chasser tous les français.
Oui mais voilà, au milieu de tout cela, il y a Louise...un personnage que je n'ai pas réussi à aimer. de son adolescence avec ses amours à la limite de l'inceste à sa vieillesse aigrie, je l'ai trouvée mauvaise, fantasque, malsaine même, dans ses rapports aux autres.
Par ailleurs, le personnage de Marc, réalisateur homosexuel, qui revient en Algérie surtout pour se refaire une image, ne m'a pas intéressée. Un peu too much pour être crédible, évidemment pas attachant et carrément imbuvable par moment.
Reste Sofiane dont j'ai aimé l'Islam modéré, la qualité d'écoute et de réflexion mais qui tombe dans le cliché du jeune algérien qui ne rêve que d'Europe.
Cela aurait pu être fort et bouleversant mais ce n'est pas mon ressenti. J'en garde tout de même la vision modérée de la guerre d'Algérie et de belles descriptions d'Alger la blanche, toujours debout malgré les cicatrices du passé.
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