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Critique de Bobby_The_Rasta_Lama


"Pourtant, croyez-moi, il faut qu'il y ait Quelqu'un d'absolument juste. C'est une évidence, Monsieur. Nous ne pouvons que châtier, pourtant il faut bien qu'il y ait quelqu'un, quelque part, qui pardonne. Je vais vous dire, la véritable justice, la justice supérieure, est aussi étrange que l'amour."
("Crime à la poste")

L'âme humaine est profonde. Profonde. Profonde...
Et Capek l'examine sous toutes ses coutures, dans ce double recueil des histoires criminelles "de poche".
Je retourne régulièrement avec plaisir vers ce livre rempli de la poésie des temps passés, et son atmosphère élégante de la Première République Tchécoslovaque, où les dames portaient des chapeaux "cloche" et des robes "charleston", et les hommes fumaient des "égyptiennes" et mettaient une fleur dans leur boutonnière.

Même si la qualité des histoires n'est pas toujours égale, on y trouve quelques merveilles inoubliables.
Comme cette "Ballade de Youraï Tchoup", à qui le Tout-Puissant à permis de survivre à une tempête de neige dans les Carpates, pour qu'il puisse se rendre à la justice humaine. Vous y sentez comme une odeur de lampes à l'huile, de manteaux en peau de mouton et de l'Ancien Testament.
Comme ce "Chute de la maison Voticky", où l'on résout une affaire vieille de 500 ans grâce à l'érudition d'un professeur obstiné et le sens de la déduction d'un commissaire dubitatif.
Comme ces histoires d'un voleur de cactus passionné, d'un très rare chrysanthème bleu, ou d'un cambrioleur-poète.
Ou "Les pas dans la neige", qui s'arrêtent inexplicablement au milieu de la route - faut il appeler la police, vu que ça frôle de près la métaphysique ?

Parfois on a une fin ouverte qui interpelle le lecteur; ni vu, ni connu, Capek nous fait réfléchir sur nos faiblesses, notre conscience, sur la justice humaine et la justice "supérieure" avec un détachement pragmatique et intelligent.
Ces histoires se lisent toutes seules. Et, étrangement, même si ça parle de crimes et meurtres, elles font chaud au coeur.
C'est la première fois que j'ai pu lire ce recueil en français, et je trouve que la traduction est plutôt bonne; ce n'est pas aisé de traduire les phrases de Capek, pourtant simples, mais où chaque mot est tellement à sa place. Y compris les expressions populaires un peu désuètes.

Il y a aussi de la nostalgie, là-dedans...
Où sont ces temps où l'on pouvait dire tout simplement : " Un crime, Monsieur, c'est soit une affaire de jalousie, soit une affaire d'argent."...?
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