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Critique de zellereb


Ce roman autobiographique m'a beaucoup touchée. Emmanuel Carrère y parle avec beaucoup de sensibilité de la mort, du deuil, de la douleur, de la maladie. Ce n'est jamais larmoyant, toujours digne. La première partie concerne Juliette, une fillette disparue dans le tsunami. L'auteur raconte ses démarches et celles de sa femme Hélène, afin d'assister Philippe et sa famille. Il admire la capacité de son épouse à s'oublier pour aider les autres, tandis qu'il se fait petit et préfère observer.

Ensuite, la deuxième partie parle du cancer et du handicap d'une autre Juliette et d'Etienne, tous deux magistrats, et des rouages de la justice dans les Commissions de surendettement. L'auteur s'est beaucoup documenté et familiarisé avec le sujet et rend ainsi presque passionnants des sujets légaux qui au préalables ne sont pas séduisants. Il souligne que les juges sont influencés par leur orientation politique. Il aborde aussi les combats pour une justice plus égale. Il rend hommage à des femmes et des hommes blessés, malades, qui se mettent du côté des plus faibles, et non pas des plus puissants, et rendent donc ainsi une justice plus digne des hommes. De belles pages sur la maladie/cancer sont bouleversantes. Elle est envisagée soit comme une partie de soi "la maladie c'est moi, je ne peux pas la haïr" - soit comme extérieure à soi. Entre Étienne et Juliette, existe un rapport que nulle part ailleurs ne pourrait exister, puisqu'il partagent le même passé, les mêmes sensations.

La photo de couverture de Chris Friel me paraît tellement emblématique des thématiques de ce roman. On y voit la fillette perdue dans le tsunami, l'autre Juliette, magistrate, handicapée motrice et atteinte du cancer. Et ce bâton, représentant aussi le marteau des juges.

Une lecture riche et généreuse.

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