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Critique de la_chevre_grise


Voici un roman qui prenait la poussière depuis des années sur ma bibliothèque. J'ai saisi l'occasion de challenge Petit Bac d'Enna pour le sortir de l'étagère et le lire.
En plus de 500 pages, Jean des Cars ne se contente pas de retracer le drame de Mayerling où l'archiduc Rodolphe, héritier de la couronne impériale d'Autriche et royale de Hongrie, aura trouver la mort. Non. Il remonte jusqu'au mariage de Sissi, pourtant si jeune, à son cousin François-Joseph, déjà empereur. Ce mariage sera traumatisant pour tout le monde et façonnera forcément la personnalité du prince héritier. Car Sissi, assoiffée de liberté, fera tout pour lui donner une éducation la plus libérale possible.
Rodolphe était un personnage dérangeant : vivant, noceur mais dépressif, difficile à vivre et pourtant assoiffé de vie, il est à l'étroit dans son rôle de garant de l'empire, cette vieille machinerie immuable, alors qu'il désespère de pouvoir changer les choses. C'est un réformiste mal vu de son clan car il gêne la politique du pouvoir en place, allant jusqu'à avouer clairement son hostilité à l'Allemagne, par trop envahissante.
Au vu des multiples facettes de sa personnalité ainsi que des tensions politiques en Europe à ce moment là, il est difficile de savoir les causes de cette mort. D'autant que la Cour impériale sera à l'origine de plusieurs versions différentes et contradictoires.
Parfois, je me suis un peu perdue dans les entrelacs des relations politiques entre les différents pays, surtout que nous sommes à l'aube d'un jour nouveau : la fin des empires se profile, les tensions dessinent la guerre de 14-18 qui fera entrer l'Europe dans le XXe siècle, au prix de millions de morts. Mais l'ensemble est vraiment très intéressant. On voit se redessiner sous nos yeux un monde qui n'existe plus. Bien loin des paillettes et des romances niaises que nous avons tous en tête après avoir vu à la télé la trilogie des Sissi, chaque mot, chaque geste, a son importance : il ne faut froisser personne et garder un équilibre, fragile, entre les susceptibilités de toutes les populations qui constituent l'Empire.
J'ai particulièrement apprécié le fait que l'auteur effectue là un vrai travail d'historien : il ne prend pas parti, il ne fait que relever des faits, des témoignages, des incompréhensions et des impossibilités. Toutes les thèses (une 15aine) sont exposées et confrontées à la réalité des faits, et toutes apparaissent bancales à un moment ou à un autre. Suicide ? Attentat ? Histoire d'amour ? La seule chose certaine est que nous ne saurons jamais ce qui s'est passé à Mayerling. Et si vous aussi vous voulez en savoir plus, lisez ce livre !
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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