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Critique de Andromeda06


"Route 78" me faisait de l'oeil à chacune de mes visites à la bibliothèque. Ce mois-ci, je lui ai enfin fait une petite place dans mon panier à emprunts. C'est le titre et la couverture, évoquant un road trip, qui m'attiraient et en cela je n'ai pas été déçue.

Comme son titre le laisse supposer, les événements se déroulent en 1978 aux États-Unis. On y suit Éric (l'auteur lui-même) et Pat dans leur vingtaine, décidés à rejoindre San Francisco en auto-stop, depuis New York. Un voyage qu'ils avaient planifié en quatre ou cinq jours, mais qui aura finalement durer deux mois. Leur objectif : rejoindre le pays des hippies et des marginaux auxquels ils pensent s'identifier.

Pat et Éric nous entraînent dans une véritable odyssée. Avec presque pas un sou en poche mais des rêves et des idéaux plein la tête, nous suivons ce jeune couple français dans une traversée des USA quelque peu secouée. La jeunesse a ce truc qu'on appelle insouciance, voire même inconscience, qui ne permet pas de mesurer véritablement les dangers que l'on pourrait rencontrer dans un tel voyage à peine préparé. On se lance, on improvise, allez hop on y va et on verra bien... Et c'est ainsi que les jeunes tourtereaux se sont lancés, persuadés d'y trouver leur "graal" au bout de leur voyage.

1978, c'est l'époque des joints à un dollar (et on ne s'en prive pas). Et c'est "enfumés" du début à la fin que nous sommes durant cette lecture. L'ambiance vaporeuse est bien retranscrite... Trop d'la bonne, man, fais tourner...

Cette traversée leur auront permis de voir du pays et des paysages, de faire de nombreuses rencontres (bonnes et mauvaises, éphémères ou un peu plus durables), et de se rendre compte également des mentalités qui varient d'un État à un autre. Une épopée, souvent incertaine, mais riche et intense.

Et les dessins qui accompagnent ce scénario – réellement vécu –, aux traits vifs et épais, un peu cotonneux, collent avec le thème de l'histoire et l'état d'esprit des protagonistes (rarement bien net il faut bien le dire).

L'histoire se déroulant aux États-Unis, on se doute bien que les habitants de ce grand patelin parlent anglais. Et c'est là que j'en arrive à justifier ma note un peu salée... Clairement, il était inutile de les faire parler en anglais pour de vrai, sans traduction aucune la plupart du temps ! Il y a bien un lexique à la fin, mais uniquement pour les expressions typiquement américaines, argotiques, ainsi que pour les "grossièretés", et quand bien même, c'est sacrément pénible de devoir y retourner sans cesse. Je n'ai pas l'anglais systématique (j'ai bien des notions évidemment, mais je ne suis pas bilingue) et c'est bien dommage puisqu'une bonne moitié des textes sont en anglais. Au bout de dix pages, j'en avais déjà ma claque de devoir tout traduire par moi-même. Ainsi, au lieu d'être embarquée pleinement dans l'histoire, j'en suis restée totalement à côté, à souffler d'exaspération au lieu de ressentir quoi que ce soit pour les protagonistes. Et c'est franchement dommage, parce que je n'ai strictement rien ressenti durant cette lecture qui a pourtant beaucoup de potentiel, et parce que je me suis bien rendu compte à quel point cette histoire tenait à coeur à l'auteur.

J'ai davantage apprécié ses confidences en fin d'ouvrage, ainsi que les photographies et les croquis réalisés durant le voyage...

Trois étoiles quand même, parce que le scénario tient la route, parce les dessins ne sont pas désagréables, et parce que l'ambiance et les états d'esprit de l'époque sont bien rendus.
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