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Critique de Presence


Jack Marlowe est en fait un androïde extraterrestre qui a été le chef des WildCats. Il a pris le nom de Marlowe lorsqu'il a hérité de la fortune et de l'empire des multinationales dont était propriétaire le défunt Jacob Marlowe (Lord Emp). Lorsque ce tome commence, Jack Marlowe a décidé de tenter une nouvelle approche pour sauver le monde. Il va reconfigurer et étendre le réseau d'entreprises dont il dispose pour améliorer le sort de l'humanité. Première étape : proposer un produit innovant et utile, à savoir des piles à durée de vie infinie. En parallèle il rachète plusieurs cabinets conseil en marketing pour établir la marque "Halo". Cependant pour des opérations plus délicates, il a conservé avec lui Cole Cash (alias Grifter) et Mister Wax. En particulier ils se retrouvent impliqués dans la recherche à hauts risques d'un agent spécial ayant disparu et ayant des liens avec C.C. Rendozzo, une spécialiste illégale de la vente d'informations à fort potentiel de nuisances. L'histoire met également en avant deux responsables d'une société d'expertise comptable qui a été rachetée par Halo : Sam Garfield et Edwin Dolby.

Première bonne surprise : il n'est nul besoin d'avoir lu quoi que ce soit des WildCats avant pour comprendre l'histoire. Vous pouvez donc faire l'impasse sur la première version de l'équipe (WildCats 1.0), comme sur la deuxième (Street Smart). Deuxième bonne surprise : Joe Casey est à la hauteur de sa réputation de scénariste original (par exemple Dance ou Hello, Cosmic !, et même Avengers : The Origin). Il subsiste très peu de superpouvoirs dans cette histoire, tout juste un hypnotiseur et un télétransporteur. Il y a bien un fond d'anticipation avec des technologies futuristes saupoudrées en touches légères.

La matière du récit se trouve donc partagée entre les mouvements de Jack Marlowe pour étendre son empire financier selon un plan connu de lui seul, ses stratégies pour positionner la marque "Halo" au plus près des consommateurs, et les séquences d'action opposant Grifter et compagnie aux autres organisations qui déplacent leurs pions sans que le lecteur en sache beaucoup sur leurs motivations. Joe Casey a décidé de rester assez loin des personnages. Jack Marlowe ressort comme une présence et un acteur très sibyllin qui ne dévoile rien de ses émotions ou de ses objectifs à long terme. Il s'agit d'un stratège hors pair qui s'est fixé un objectif et personne ne semble en mesure d'entraver sa progression. Cole Cash apparaît comme un individu au code moral bien arrêté, mais qui n'éprouve aucun scrupule à manipuler son prochain pour atteindre son but. Sa propension à utiliser autrui ressort d'autant mieux que Casey le place à mi-histoire dans une position inhabituelle. le profil psychologique de Mister Wax est un peu moins développé, si ce n'est pour sa morale très élastique qui lui permet d'abuser de ses dons d'hypnotisme sans remord. du coup il devient beaucoup plus facile pour le lecteur de s'identifier ou de ressentir de l'empathie pour les 2 petits nouveaux : les encadrants de comptables, êtres humains normaux réquisitionnés dans une entreprise qui les dépasse.

L'ensemble des illustrations sont réalisées par Dustin Nguyen, encré par Richard Friend. Ils ont choisi un style simple dans la mesure où il n'y pas de mises en page alambiquées (une moyenne de cinq cases rectangulaires par page). Ils restreignent le nombre de détails présents dans chaque case pour se focaliser sur ceux qui renforcent l'ambiance. Ils sont en fait à mi-chemin entre un style photoréaliste, et une épure. Tout n'est pas finement détaillé, mais uniquement quelques composantes du décor. Ils effectuent un gros travail d'expressivité sur les visages, sans tomber dans les grimaces outrées. En fait leur style rend chaque illustration évidente, immédiatement assimilable par la rétine qu'elles en deviennent transparentes par rapport au récit. Il n'y a que le recours à des traits très fins pour les visages qui marque la mémoire. Les illustrations n'en deviennent pas fades pour autant ; elles accentuent juste la distance existante par rapport aux personnages.

Ce tome constitue un récit très intriguant qui se lit rapidement et d'une traite et qui donne envie de connaître le fin mot de l'histoire, mais il ne se suffit pas à lui-même. Joe Casey organise une sorte de fuite en avant grisante mais pas tout à fait assez substantielle. le lecteur finit par n'avoir qu'une crainte : c'est que le pot aux roses relève d'un cliché éculé. Seule la suite permettra de savoir. Ce tome regroupe donc les épisodes 1 à 12 de cette troisième version des WildCats. Les 12 épisodes suivants se trouvent dans WildCats 3.0 2.
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