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Critique de SophieChalandre
Les étoiles d'herbe narre la déliquescence d'une famille de propriétaires terriens du Chiapas, dans les années 1930-1940, confrontés à la rébellion des travailleurs indigènes, à la faveur de la politique agraire conduite par le président Cardenas.
Ce roman, où l'on décèle une composante autobiographique, ne se résume pas à une dénonciation de l'oppression subie par les Mayas ou à un plaidoyer socio-culturel. Loin de tout stéréotype culturel, ce livre se distingue radicalement des oeuvres indigénistes par l'attention qu'il porte aux indigènes en tant qu'individus complexes et à la culture maya, saisie dans sa profondeur. La composition en trois parties instaure une polyphonie, alliée à une variation des perspectives temporelles, brisant tout principe de discours univoque : la voix poétique de l'enfant à l'imaginaire imprégné de culture indienne de sa nourrice, figure les appréhensions et pressentiments des indigènes écartelés entre leur culture et l'obéissance aux propriétaires. La logique séculaire de l'univers raciste, patriarcal et féodal de la famille possédante devient obsolète dans la tension tragique du milieu du récit, créé par un narrateur extérieur. A la duperie des propriétaires accordant un maître d'école incompétent aux indiens répondent la révolte et l'incendie de l'hacienda. le monde d'injustice que l'enfant découvre achève de se déliter dans la dernière partie.
La culpabilité imaginaire de la jeune narratrice n'a d'autre dérivatif que l'inscription obsédante du prénom de son frère sur les murs de la maison devenue pierre tombale symbolique. Les étoiles d'herbe fonde une écriture qui dit la fin d'un monde, mais aussi l'orée d'une nouvelle société, où la voix de l'autre est portée par le moi : celui de l'auteur, devenu medium.
Ce roman, où l'on décèle une composante autobiographique, ne se résume pas à une dénonciation de l'oppression subie par les Mayas ou à un plaidoyer socio-culturel. Loin de tout stéréotype culturel, ce livre se distingue radicalement des oeuvres indigénistes par l'attention qu'il porte aux indigènes en tant qu'individus complexes et à la culture maya, saisie dans sa profondeur. La composition en trois parties instaure une polyphonie, alliée à une variation des perspectives temporelles, brisant tout principe de discours univoque : la voix poétique de l'enfant à l'imaginaire imprégné de culture indienne de sa nourrice, figure les appréhensions et pressentiments des indigènes écartelés entre leur culture et l'obéissance aux propriétaires. La logique séculaire de l'univers raciste, patriarcal et féodal de la famille possédante devient obsolète dans la tension tragique du milieu du récit, créé par un narrateur extérieur. A la duperie des propriétaires accordant un maître d'école incompétent aux indiens répondent la révolte et l'incendie de l'hacienda. le monde d'injustice que l'enfant découvre achève de se déliter dans la dernière partie.
La culpabilité imaginaire de la jeune narratrice n'a d'autre dérivatif que l'inscription obsédante du prénom de son frère sur les murs de la maison devenue pierre tombale symbolique. Les étoiles d'herbe fonde une écriture qui dit la fin d'un monde, mais aussi l'orée d'une nouvelle société, où la voix de l'autre est portée par le moi : celui de l'auteur, devenu medium.
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