Cette enquête judiciaire est intéressante par bien des aspects : elle permet de comprendre en quoi consiste concrètement la vie d'une femme esclave en Amérique du Sud à cette époque tout en éclairant plus généralement sur la société esclavagiste brésilienne et angolaise. L'importance du mariage au sein des sociétés esclavagistes est ainsi pleinement soulignée : les esclaves sont encouragés à se marier selon les normes de l'Église, car ce sacrement prouve la réussite de la conversion des populations africaines.
Cet ouvrage nous informe donc sur l'importance de la christianisation dans la légitimation de la « Traite Atlantique » et la puissance de la « machine inquisitoriale », qui parvient à mener une enquête rigoureuse pendant plusieurs années sur trois continents différents. Au gré des digressions de l'auteure, l'on en apprend plus sur l'histoire de l'Angola portugaise, les différences entre l'esclavage africain et l'esclavage atlantique ou encore la complexité des rapports liant les maîtres et les esclaves.
Le livre, extrêmement rigoureux d'un point de vue historique, peut néanmoins paraître complexe par la diversité des sujets abordés dans chaque chapitre.
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