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Critique de Pecosa


Très intéressante plongée dans le Paris des Années noires, Españoles en París 1940-1944. Constelación literaria durante la Ocupación, du journaliste Fernando Castillo -déjà auteur de Noche y niebla en el París ocupado: traficantes, espías y mercado negro et de París-Modiano.- nous offre une cartographie des écrits espagnols sur le Paris des années 40,

Quand on pense à ces oeuvres sur la France occupée, les premières qui nous viennent à l'esprit sont celles de l'inclassable et génial Max Aub, ou de Manuel Chaves Nogales. Fernando Castillo dans cette étude qui clôt sa trilogie sur l'Occupation nous donne une vision plus large de ce que furent ces années pour 40 exilés du régime ou admirateurs du gouvernement de Vichy.
En dix courts chapitres, "El universo republicano », « Los cometas comunistas », « El planeta de los perseguidos », « La galaxia catalana », « Astros del periodismo y algún satélite espía… » il évoque les figures incontournables des lettres espagnoles, celles tombées dans l'oubli, celles qui ne firent que passer sur le territoire hexagonal, celles qui tentèrent de survivre, celles qui résistèrent, celles qui furent traquées, internées ou déportées, ou bien celles qui s'épanouirent dans la collaboration.

Que retenir de ces 145 pages, succinctes mais passionnantes, enrichies de photographies et d'une bibliographie? Pour commencer, deux femmes d'exception, Maria Casares, qui contrairement à ses compatriotes fréquentait essentiellement des Français, et qui écrivit Résidente privilégiée sur son expérience française. Et puis la singulière Victoria Kent, avocate, figure importante de la Seconde République espagnole réfugiée à l'Ambassade du Mexique, condamnée et recherchée par les polices franquiste et française à laquelle on doit le passionnant témoignage, Quatre ans à Paris.
Ceux qui ont lu Paris, suite 40 de José Carlos Llop retrouveront le journaliste et écrivain César González Ruano, chantre du franquisme et du nazisme, soupçonné d'avoir trempé dans un trafic de visas pour des juifs qu'il dénonçait ensuite à la Gestapo et qui fut condamné par contumace en France en 1948 pour Intelligence avec l'ennemi.
Je citerai pour terminer l'incontournable Manuel Chaves Nogales et son livre L'agonie de la France, sur la débâcle de 40, que l'on compare souvent à L'étrange défaite de Bloch. Et bien sûr, Max Aub et ses Labyrinthe magique, et Jorge Semprún, pour toujours et à jamais.
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