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Critique de Hulot


Hommage et honneur


Neus Catala, réfugiée espagnole, résistante, puis déportée à Ravensbrück, est à l'origine de ce livre. Elle s'est attachée à retrouver et faire témoigner ces femmes résistantes en France, d'origine espagnole qui ont été depuis totalement oubliées.

Ces femmes, souvent mariées et mères de famille, n'ont pas hésité à prendre tous les risques pour combattre les nazis dans un pays qui n'était pas le leur et cela souvent dès le début de l'occupation.
Elles ont fait de leur maison, un refuge pour tous les résistants en leur offrant le gîte et couvert, quitte à se priver et priver leurs enfants. Elles étaient, la plupart du temps, également agent de liaison, une action de l'ombre souvent méconnue et anonyme mais aussi terriblement risquée.


L'histoire de ces femmes, qui témoignent souvent sous un faux nom - la peur de l'état français étant toujours présente pour certaines -, se décline intensément dans toutes leurs actions.

Il y a, bien sûr, les récits de déportation, la plupart du temps, à Ravensbrück, tel que Neus Catala elle-même, qui nous raconte toute l'horreur, que ce soient le transport, les Kommandos extérieurs, la mort des compagnes, les souffrances, les sévices et humiliations, la longue marche jusqu'à la délivrance...

Mais, il y a également, ces résistantes arrêtées en France, torturées par la Gestapo mais aussi et surtout par la police française. Ces femmes, sur lesquelles on s'acharnait parce que, en tant qu'agent de liaison, elles connaissaient tous les rouages des réseaux ainsi que de nombreux résistants. L'horreur de leurs histoires rejoint parfois celle des déportées.

Il y a aussi cet épisode peu glorieux de notre histoire. Ces familles réfugiées, installées, travailleuses que l'on va, dès 1940, rafler, séparer, pour les mettre dans des camps dans le but de les expulser vers l'Espagne franquiste. C'est aussi cela le régime de Vichy...


Toutes ces femmes ou presque ont en commun d' avoir été complètement oubliées après la guerre. Elles sont retournées à leurs vie de famille, à leur statut d'étrangères, de réfugiées. La plupart n'ont plus jamais évoqué cette période de leur vie et très peu ont obtenu le statut de résistante ou alors comme l'une d'entre elles, quarante après les faits mais surtout un an après sa mort...

Autre point commun à toutes ces résistantes, elles ne regrettent rien. Elles assument ce qu'elles ont fait au nom de l'antifascisme et de l'amour de la liberté.

Alors, que les honneurs soient rendus à ces combattantes clandestines !


Comme à chaque fois, avec ce type d'ouvrage, la question se pose : qu'aurions nous fait ?
Aurions nous eu leur courage ?
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