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Critique de gerardmuller


Le vieux cartable/Roger Cavalié
Nous sommes en 1950 au fin fond de la campagne du Lot et Garonne. C'est encore l'époque des locomotives à vapeur et de la traite manuelle des vaches.
Notre héros, Julien Delsol est l'archétype du garçon paysan de cette époque. Il a douze ans et bon élève dans le primaire il admire son instituteur Mr Borry. Il projette de devenir lui aussi un maître d'école. Mais son attachement à la terre de Sauvagnas et à la ferme vont lui créer un cas de conscience.
Le respect des parents et de la famille en général, la politesse à l'égard des voisins et la discipline à l'école ont encore cours et Julien a toujours peur de froisser les uns ou les autres.
Des réminiscences de mes années de collège me sont venues à l'évocation des manuels Lagarde et Michard en littérature et Mallet et Isaac en histoire, qui avaient cours dans les années 50. Je les ai toujours…
Une foule de personnages apparaissent dans ce récit qui nous expose ce qu'est alors la vie à la ferme avec tous les détails techniques inhérents.
La lecture de ces 500 pages m'a fait connaître un écrivain qui manie parfaitement la langue mais dont le style reste parfois un peu plat avec quelques détails inutiles qui alourdissent le propos. L'usage répété de l'imparfait nuit souvent à la narration ; il eût été préférable souvent d'user du passé simple. Cela dit, c'est un bon livre que j'ai lu avec un plaisir simple mais certain.
L'amour que porte Julien à ses parents, ce respect de tous les instants nous font rêver d'une époque révolue, celle du charme désuet des années 50. Les amourettes discrètes et très platoniques de Julien et de Juliette puis Jeanne sont délicieusement narrés par l'auteur qui par ailleurs sait bien nous faire sentir le désarroi de la paysannerie face à l'arrivée du progrès qui déstructure une société aux us et coutumes séculaires.
« Les paysans organiseront-ils encore de joyeuses veillées pour épanouiller le maïs en dégustant des châtaignes fumantes avec du vin blanc doux alors que l'on évoque la mise sur le marché des cueilleurs-épanouilleurs mécaniques.
« …Et maintenant qu'il a découvert pour la première fois la saveur fruitée de lèvres spontanément offertes, le parfum d'un corps désiré, le velouté d'une peau juvénile, la langueur de prunelles débordantes de tendresse et de confiance, il redoute ce moment où, en enfourchant son vélo, il basculera du décor romantique de sa passion vers le cadre prosaïque de ses études. »
Le parcours de collégien de Julien jusqu'au dénouement final est très bien conté et nous tient en haleine malgré le peu d'action du récit. L'aspect témoignage historique de ce roman probablement partiellement autobiographique ne doit pas nous échapper, celui d'une époque heureuse.
Plus encore, au terme de la lecture et de toutes ces années passées à la pension de Madame Pujol à Agen, on a l'impression de faire partie de la famille.
En conclusion, c'est un bon livre.
« La culture ne peut se réduire à un ensemble fini de compétences et de savoirs, elle est un univers sans limites dans lequel chacun voyage au gré de sa sensibilité, de ses inclinations, de son intelligence. »
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