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Critique de Domichel


Sale journée pour Eddie Flynn !
Se retrouver dès le matin avec le canon d’un calibre dans la nuque, être obligé d’enfiler un manteau doublé d’une bombe à télécommande et apprendre en même temps que sa fille est retenue prisonnière, le tout par une bande de mafieux russes, ça commence mal.
Déjà que la période était difficile à vivre ; quasiment sans le sou, ayant abandonné son métier d’avocat, sa femme partie et le nez dans le bourbon, il allait devoir reprendre du service pour défendre un caïd de la pègre ex-soviétique accusé d’avoir commandité le meurtre d’un malfrat italien. Et dans la foulée, éliminer l’assassin et témoin n°1 sensé faire plonger l’accusé. Le tout en “48 heures chrono“.

On pourrait penser légitimement à un avatar du film éponyme, mais là il s’agit d’un thriller à paraître le 16 septembre : « La Défense » de Steve Cavanagh, tout nouvel auteur irlandais, et avocat aux références avérées.

Commençons par re-situer l’intrigue et les personnages.
Ancien petit escroc génial, Eddie Flynn a croisé un jour le chemin d’un juge, Harry Ford, bien luné ce jour-là, qui lui a donné une seconde chance et lui a proposé de commencer des études de droit. Plutôt brillant et opportuniste, Eddie a vite gravi les échelons du barreau (oui, c’est nul mais j’aime bien) et est devenu un avocat très efficace. Jusqu’au jour où il s’est vu défendre et acquitter un prédateur sexuel face à une jeune fille agressée et désemparée. Certain avant le délibéré d’avoir commis une faute, Eddie n’aura eu de cesse de retrouver l’agresseur et convaincu de sa culpabilité, lui aura défoncé la tronche jusqu’à l’arrivée de la police ; trop tôt pour le laisser en vie, mais trop tard pour la jeune fille enlevée, torturée et violentée. Après une mise en examen et une suspension d’exercer de six mois, sa vie est vite partie en lambeaux. Trouvant refuge dans l’alcool, il a vu partir sa femme et sa fille, et depuis il traîne de pub en bistrot jusqu’à ce matin où il vient de prendre son petit déjeuner chez son pote Ted… Et fait malgré lui la connaissance de Volchek et Arturas, deux membres d’une mafia russe - la Bratva - qui lui proposent un marché qu’il ne peut pas refuser. Ce que les russes ignorent c’est son passé de petit truand et son réseau souterrain de connaissances avec lesquelles il a tissé des liens solides et indéfectibles.

À partir de là va se mettre en marche un compte à rebours époustouflant, pendant lequel l’auteur va nous faire vivre quasiment à la minute près, les déboires d’Eddie et les nouvelles épreuves qui se présentent chaque fois qu’il a une nouvelle idée.
L’écriture est directe, vigoureuse, brutale parfois, mais sans circonlocutions superflues et va droit au but. On n’a pas le temps de se perdre en rêveries inutiles, l’horloge est sans pitié, les chapitres sont courts et les pages tournent vite. C’est également très visuel avec une mise en scène très pointue et imagée. Le lecteur ne quitte pas les personnages des yeux et tout ces éléments réunis, concourent à un suspense véritablement haletant. Grâce à ses grandes compétences professionnelles, Steve Cavanagh ne nous ennuie jamais, même quand il part dans des explications juridiques ou institutionnelles, rapides et efficaces qui lui permettent d’aller à l’essentiel. Mais ce n’est pas pour autant un précis de coups et de contre-coups judiciaires, c’est avant tout un thriller où l’action prime avant tout, les crochets et les uppercuts volent bas, comme Eddie le boxeur dans sa jeunesse. À déguster jusqu’à la dernière goutte comme un straight bourbon bien tassé !

Je ne sais pas si un nouveau grand auteur est né, mais je le souhaite, car ce type-là connait son affaire et si le succès est au rendez-vous, j’espère que Steve Cavanagh nous reviendra avec d’autres romans aussi puissants.

En tout cas, grâce à Babelio et aux Éditions Bragelonne que je remercie au passage, je termine l’été comme je l’ai commencé (cf. De mort naturelle - James Oswald) avec un bon polar qui tient son lecteur jusqu’au bout.
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