AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de babel95


Il y a des lectures qui arrivent à point nommé, et vous apportent un peu de sérénité.
L'amour est un thé qui infuse lentement est un roman qui met en scène Chao, jeune homme originaire de Pékin. Victime d'un accident domestique à l'âge de six ans, il reste en partie défiguré. Comment, dans ces conditions, pourra-t-il accomplir ce que la société exige de lui ? Se marier, prendre soin de sa vieille mère ?
Chao qui sort à peine de l'adolescence a bien connu la vie dans les hutongs, quartiers historiques, misérables de Pékin ; il a connu la misère, les logements minuscules dans lesquels s'entassent les familles élargies, la promiscuité des toilettes publiques, le froid. Mais il a connu également un virage à 180°, le développement ultra-rapide d'une Chine moderne, la reconstruction d'une ville qui nécessite capitaux, main d'oeuvre, projets, réseaux d'influence…Chao a choisi de partir de Pékin à ce moment-là. En 1990, à l'âge de vingt et un ans, Chao pose le pied en France pour la première fois. Il connaît des rudiments de français, travaille dans un restaurant et donne des cours de mandarin. Il apprend, encore et encore. Et surtout, il découvre une façon de vivre, une culture totalement différente.
Le 12 octobre 1992, à Pékin, c'est la fête de la Lune. Chao est à Paris depuis deux ans lorsqu'il a une apparition : il prend un mauvais thé au Café Rouge, dans le quartier de Saint-Germain, lorsqu'il voit entrer une jeune femme, Inès, qui rejoint des amies. Les quelques mots qu'elle lui adresse « je suis désolée pour le bruit, vraiment », sont-ils un signe ? « J'ai néanmoins rangé dans un coin de mon corps-coeur la possibilité de la revoir », pense Chao. Si deux êtres doivent se rencontrer, il est inutile de forcer le destin. Si la rencontre a été décidée, elle se fera. Et elle se fera, en 1997 lorsque Chao rentrera de Chine.
J'ai découvert avec beaucoup d'intérêt l'histoire de Chao, la vie quotidienne en Chine dans un hutong, l'importance de la famille, des réseaux. J'ai bien aimé le regard un peu étonné, mais jamais moqueur que porte Chao sur les Français qui veulent apprendre les bases du mandarin « pour se débrouiller dans la vie de tous les jours », ces élèves qui « se fichent des idéogrammes qui les rebutent d'entrée de jeu », ceux qui ont besoin d'une sorte de kit de survie pour vivre en Chine trois ans seulement, pour y faire du business.
Enfin, j''ai beaucoup aimé l'histoire de Chao et d'Inès, l'idée de la prédestination, le Yuan Fen, et le pont que leur amour jette entre leurs deux cultures.
Pour finir, ce roman a représenté pour moi une belle parenthèse, un roman original qui instruit, donne à réfléchir, divertit aussi. Mais c'est avec une pointe de tristesse que l'on quitte Chao et Inès…

J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une rencontre organisée par Babelio avec Christine Cayol, l'autrice du roman.
Commenter  J’apprécie          270



Ont apprécié cette critique (27)voir plus




{* *}