Brève et éclatante, une énorme claque imparable sur cinquante-deux pages. Ce discours dit tout, et le dit bien. Sur l'Occident impardonnable. Sur le capitalisme cause affichée de cette abomination. Sur le racisme de classe, d'Etat, d'institution. Sur les préjugés bourgeois, les horreurs dont ils se réjouirent, la vision de l'Autre comme une bête. Sur la soif de sang, de profit, indissociables, et sur l'état moribond de telles sociétés.
Sans doute qu'à l'époque ce fut un nécessaire cri de révolte et d'espoir en l'humain (sait-on jamais). Je ne sais pas s'il est encore question d'espoir aujourd'hui, et surtout si l'on a vraiment réalisé que la colonisation, le rapport colonial au reste-du-monde, ne se sont jamais, jamais arrêtés, mais en tout cas ce livre est indispensable. S'il n'en fallait qu'un...
(Des passages vraiment difficiles moralement, qui peuvent faire penser par leur dureté et leur caractère édifiant au "Code Noir", tout aussi bref et tout aussi nécessaire).
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