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Critique de Lune


« Ainsi va le progrès, exilant le passé en Nostalgie; le présent en Boulimie; le futur en Distopie. » fait écrire Vincent Cespédès à l'un de ses personnages dans « Le Monde est Flou ».

Alors, à quelle époque cette philosofiction se situe-t-elle?
Nous ne le saurons jamais. Nous saurons juste que nous sommes dans le futur, un futur… éloigné et suffisamment éloigné pour considérer notre futur proche comme le passé.

Cette astuce originale permet à l'auteur de balayer large en faisant quelques incursions dans notre passé récent, en critiquant sans concession notre présent : aube de la « cybermodernité » - concept dont Vincent Cespédès est le créateur - et en nous projetant dans un temps où le réel serait accompagné en permancence de son double virtuel, interdépendant l'un de l'autre, installant une « transréalité », nouvelle condition de vie de l'humanité.
Celle-ci n'est pas sans risque : elle pourrait faire plonger les humains dans un profond envoûtement les conduisant à abandonner leur(s) liberté(s) à l'intelligence artificielle.
« L'intelligence, c'est la liberté mais la liberté, c'est douter de l'intelligence. » dit l'une des protagonistes de cette fiction.
Relatant l'histoire d'Imlak, la première intelligence artificielle capable de philosopher, « Le Monde est flou » met en scène les personnages qui vont se confronter à elle, à commencer par sa conceptrice : Alice Moreau.
Tous ces « dialogues » sont autant d'occasions d'aborder une quantité impressionnante de sujets traitant de l'homme, de ses faiblesses, de ses points forts et de ses émotions, de ses actions, de son rôle dans la société et de sa place dans l'univers.

Avec une créativité débordante, usant de néologismes évocateurs, Vincent Cespédès suscite en permanence la réflexion et évite la lourdeur d'un pensum grâce au truchement de la fiction.
Il nous permet ainsi un parcours léger et très agréable.

En quelque sorte, « Le Monde est flou » rend la vision de notre temps plus net.

Cantus
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