Emprise

Barbara, la narratrice, Babou pour les intimes, frise la quarantaine et n'est toujours pas casée. Elle constitue pourtant un beau parti, jouissant de la confortable rente que son père lui a allouée avant de mourir. Riche de temps et d'argent, dotée d'une certaine conscience morale, elle s'investit dans le bénévolat, passant d'un terrain d'action à un autre, sincèrement mais avec l'arrière-pensée de dénicher l'âme soeur parmi ses coreligionnaires du moment. Sa cousine lui ayant proposé de placer ses réserves d'altruisme dans le cercle assez particulier des visiteurs de prison, Barbara obtient l'agrément et se retrouve franchissant les portes automatiques de la centrale de Poissy. Évidemment, "son" détenu, Lucas, a une gueule d'ange, elle s'éprend de lui au premier regard ou presque. Elle n'est pas censée le questionner sur les motifs de son incarcération mais découvre rapidement que Lucas a été condamné pour le meurtre d'une héritière nantie et de sa fille, ce qu'elle se refuse à croire. En même temps, "dehors", elle a l'impression d'être suivie par un individu couleur de muraille et, bientôt, ce sentiment se transforme en certitude. Y a-t-il un rapport entre cette filature et son prisonnier ? Ce dernier est-il innocent des crimes que la justice lui a imputés ?
Écrit par une femme, avec une femme pour héroïne et des seconds rôles féminins plutôt attachants, ce polar montre des mâles pas franchement à leur avantage : beaux et pervers ou, au contraire, perspicaces mais piètrement gâtés par la nature. L'auteure sait ménager le suspense même si son trait manque parfois de finesse.