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Critique de Jean-Daniel
Le 27 décembre 1974, une explosion dévaste la mine de charbon de Liévin et fait 42 victimes. Une série de négligences a provoqué cette tragédie, la sécurité n'a pas été respectée. Ces hommes n'auraient jamais dû descendre dans la fosse qui n'avait pas été nettoyée et sécurisée après un arrêt de plusieurs jours. La sécurité n'était la priorité de personne.
A cette époque, à 22 ans, Sorj Chalandon était journaliste à Libération, il découvre à travers cette catastrophe « qu'on peut mourir pour le travail » et que le mot fatalité ne peut être employé ici, ce sera sa première « colère d'homme ». Depuis le jour du drame, cette colère et ces morts n'ont jamais cessé de l'obséder. « Le socle de ce livre, c'est ma colère qui après 43 ans reste intacte » confie-t-il.
C'est cette colère que retrace avec habileté et émotion Sorj Chalandon. Dès le début du roman, il nous entraîne dans un récit habilement construit qui nous réserve de nombreuses surprises et où il imbrique drame intime et mémoire collective.
C'est l'histoire de Michel qui a un frère Joseph qui est mineur dans le Nord. La catastrophe a enlevé Joseph, et en fait la 43ème victime. C'est l'histoire d'un homme qui pendant plus de quarante ans n'a qu'une idée en tête, qu'une seule envie, c'est de venger son frère, de venger tous les mineurs morts dans cette fosse.
La vie de Michel bascule à la mort de sa femme. Désormais veuf, il retourne au pays pour se venger, en faisant en sorte que le jugement devienne également celui des Charbonnages de France.
Nous sommes proches de l'univers d'Emile Zola. Doté d'une grande sensibilité, habité par la colère face à la souffrance et l'injustice, Sorj Chalandon est d'une grande précision dans le choix de ses mots ; à travers de phrases courtes, en mêlant fiction et réalité, le monde de la mine est reconstitué avec minutie. Il n'y a dans ce récit ni révélations ni frénésie médiatique, mais la souffrance d'hommes qui ont été « sacrifiés ». Autour de ce thème de la vengeance, Sorj Chalandon construit un roman poignant, mais rien ne se passera comme prévu, le lecteur sera surpris par la tournure de l'histoire et la vérité n'apparaîtra que dans les dernières pages…
A cette époque, à 22 ans, Sorj Chalandon était journaliste à Libération, il découvre à travers cette catastrophe « qu'on peut mourir pour le travail » et que le mot fatalité ne peut être employé ici, ce sera sa première « colère d'homme ». Depuis le jour du drame, cette colère et ces morts n'ont jamais cessé de l'obséder. « Le socle de ce livre, c'est ma colère qui après 43 ans reste intacte » confie-t-il.
C'est cette colère que retrace avec habileté et émotion Sorj Chalandon. Dès le début du roman, il nous entraîne dans un récit habilement construit qui nous réserve de nombreuses surprises et où il imbrique drame intime et mémoire collective.
C'est l'histoire de Michel qui a un frère Joseph qui est mineur dans le Nord. La catastrophe a enlevé Joseph, et en fait la 43ème victime. C'est l'histoire d'un homme qui pendant plus de quarante ans n'a qu'une idée en tête, qu'une seule envie, c'est de venger son frère, de venger tous les mineurs morts dans cette fosse.
La vie de Michel bascule à la mort de sa femme. Désormais veuf, il retourne au pays pour se venger, en faisant en sorte que le jugement devienne également celui des Charbonnages de France.
Nous sommes proches de l'univers d'Emile Zola. Doté d'une grande sensibilité, habité par la colère face à la souffrance et l'injustice, Sorj Chalandon est d'une grande précision dans le choix de ses mots ; à travers de phrases courtes, en mêlant fiction et réalité, le monde de la mine est reconstitué avec minutie. Il n'y a dans ce récit ni révélations ni frénésie médiatique, mais la souffrance d'hommes qui ont été « sacrifiés ». Autour de ce thème de la vengeance, Sorj Chalandon construit un roman poignant, mais rien ne se passera comme prévu, le lecteur sera surpris par la tournure de l'histoire et la vérité n'apparaîtra que dans les dernières pages…
