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Critique de CaroGalmard


Ce livre est une veste.
Ce genre de veste de costume bon marché, portée pour les grandes occasions par ces ouvriers autrefois, qui, peu habitués à ce vêtement ont l'air aussi endimanché que déguisé, engoncé dans un effet qui ne ressemble pas à leur pauvre vie.
Elle est grise cette veste. Grise d'une vie sans grand espoir, sans grand bonheur, que celui de survivre au travail, à la maladie, au désespoir. Presque noire, couverte de particules de charbon remontées par les mineurs des galeries mortifères.
Et puis comme elle est en laine, elle pique un peu. Elle ne tient pas assez chaud l'hiver alors qu'en été, le col se poisse de transpiration.
Elle sent le renfermé, l'antimite, le chien mouillé quand elle revient de la rue où tombe une bruine glaçante, le feu de cheminée, la cigarette et le ragoût qui mijote sur le coin de la cuisinière à fioul.
Elle est mal ajustée : les épaules sont trop larges, la silhouette se ploie dessous, secouée de quintes de toux qui sent la silicose.
Elle est lourde. Empesée de malheur, suintant de tristesse, de phrases toutes faites auxquelles on se raccroche pour survivre à l'inacceptable.

Un peu plus et je me relis Germinal et Les Fleurs du mal. Parce que ce livre est beau, touchant, mais un peu trop dégoulinant de malheur à mon goût. Ou peut-être avais-je envie d'une lecture plus joyeuse.

Il reste un bel hommage aux mineurs et une vraie réflexion sur la différence entre les causes directes et LA cause adéquate pour définir si un individu est victime ou coupable. Voir ma critique de L'Empreinte de Alexandria Marzano-Lesnevich pour plus d'éléments juridiques.

Alors, faut-il le lire ? Oui. C'est pas gai mais oui. Lisez-le. Et l'Empreinte aussi.
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