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Critique de Christian_Attard


Le comte Robert de Montesquiou (1855-1921) était le descendant de d'Artagnan dont il arborait la moustache agressive. Mais il reste plus connu pour avoir servi de modèle au des Esseintes du "À Rebours" de Huysmans et surtout au baron de Charlus de "À la recherche du temps perdu" de Marcel Proust.
Voilà qui était suffisant pour attiser ma curiosité si l'on ajoute à cela que ses contemporains le disaient d'un esprit aussi fin que cynique. Riche, ayant eu le loisir de vivre de ses rentes, il se targuait d'une poésie que j'ai trouvée, tout comme sa prose, trop empesée, trop grandiloquente pour être touchante.
Montesquiou traversa donc sa vie en se créant un personnage de dandy agressif, se complaisant à agacer les sots. On pourrait juger cette vie parfaitement inutile s'il ne fallait ajouter le mécène éclairé qu'il fut. Gallé, Moreau, Proust, Huysmans, Mallarmé, Whistler, Verlaine... et tant d'autres lui doivent tellement. Il éleva par son génie la société dans laquelle il vivait, la portant à aimer le beau, à soutenir les arts nouveaux.
Inverti, comme on le disait élégamment, il souffrit du regard de ses contemporains peu enclins à la tolérance en matière de moeurs et fut au fond malgré les fastes et les fêtes dont il se saoulait un être profondément incompris et seul.
Cocteau, breton et Dali (qui avait adopté son allure et sa moustache !) lui durent beaucoup mais moins que Proust qui s'inspira tellement de lui, reprit tellement de ses anecdotes et finalement l'effaça sous la charge d'une caricature qui ne rend pas justice à l'homme.
L'ouvrage rend donc hommage à ce mécène et dandy, on peut toutefois regretter que le sens de la répartie, l'esprit corrosif du comte ne s'y soient pas faits
une meilleure place.
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