AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de taganga2000


@De la Vierge à la Vénus c'est d'abord un superbe objet, un grand format, une police d'écriture soignée et une qualité de papier rare dans ce style de publication.

«  Cette femme, qui dans l'histoire de la peinture va peu à peu se dénuder, fera naître au gré de son dévoilement le spectateur : il sera témoin, scrutateur, admirateur, il sera prieur, pénitent, dévot, il sera agresseur, libertin, voyeur. Il sera nous-même. « 

Cette citation du livre reflète parfaitement la construction de ce livre hommage à la représentation de la femme dans la peinture. le découpage se compose de 6 parties distinctes  :

La Vierge-Mère est un monstre car elle représente de traits essentiels de la féminité mais deux traits contradictoires  ; la virginité et la maternité. Marie est voilée, porte des vêtements amples, le corps n'existe pas, nous sommes avant le Xvème siècle et la Vierge de Vladimir est le symbole dominant.

La Vénus remplace petit à petit la Vierge, le corps de la femme se dénude dans cette deuxième partie du Xvème siècle. Botticelli peint la naissance de Vénus et Titien place ses nus au premier plan du tableau.

Diane est le nouveau thème majeur, le corps est nu mais surprise dans son intimité, par des voyeurs de tous genres, le visage de la femme exprime la surprise. Nous sommes début XVIIème siècle et Bernini sculpte l'enlèvement de Proserpine.

L'extase peu à peu s'impose et la courtisane remplace la divinité, les parties «  honteuses  » deviennent les parties intimes et l'érotisme du XVIIIème siècle s'inspire de celui du XVIème en le pervertissant.

La prostituée est partout au XIXème siècle, les peintres Manet et son Olympia ou Courbet et l'origine du monde scandalisent l'opinion. La peinture nous parle-t-elle de la femme  ? Ou bien est-ce la femme peinte qui nous parle de la peinture  ?

Dans le dernier chapitre, la peinture le corps de la femme se déforme, il est morcelé, découpé, fantasmé  ; C'est le triomphe de Bacon, Mondrian et l'auteur de s'interroger que depuis Michel Ange à Picasso au fond le corps représenté est unique, identique, il s'agit du corps de la peinture.

Illustré de magnifiques dessins au fusain de Patrick Chambon et accompagné des textes de Jean-Marie Pontévia, historien d'art, ce livre est une petite merveille qui passe en revue le regard porté sur la femme peinte dans l'histoire de la peinture. Un livre d'une grande qualité aussi bien dans le fond que dans la forme et je remercie grandement Babelio et les impressions nouvelles de m'avoir permis d'accéder à ce livre dans le cadre de Masse Critique
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}