Lady K

Claire Champenois signe avec “Lady K, déesse de la lettre”, sa première monographie d'une street artist. On peut dire qu'elle vise haut dès le départ, car Lady K, qui s'autoproclame writter avec deux t pour ne pas être confondue avec une romancière, est de fait déjà une diva dans son domaine, cumulant des milliers d'abonnés sur les réseaux sociaux pour son art et sa personnalité totalement à rebours de ce qu'on imagine sur le street art. Première chose c'est une femme dans un milieu masculin, et elle prend plaisir à féminiser cet art obscur. Obscur ? Pas tant que cela, puisqu'elle se fait filmer, en plein jour, en train de modifier l'espace public (tout type d'espace public). On voit un art décomplexé et fatigué de se cacher. Les valeurs sont renversées. Lady K n'a pas peur d'habiller la ville comme elle s'habille elle-même: de façon juste assez excentrique pour attirer le regard. C'est un livre précieux, un document sincère montrant une personnalité attachante et sans peur et sans reproche. Les regards parfois blasés, mais plus souvent ébahis des passants marquent le chemin de la déesse de la lettre qui sait aussi merveilleusement dessiner. Après la lecture de ce livre, on sort enrichi de savoir et peut-être d'explication sur ce qu'est le street art. On voit que ce n'est pas toujours dans des lieux obscurs et déserts, en pleine nuit et caché sous un hoodie noir en mode furtif que l'on trouve les meilleurs street artists. D'autres prisent la luminosité du jour, les longues robes gainantes, les paillettes et les talons ultra hauts. Des choses qui donnent de la joie, cette joie que Lady K revendique vouloir transmettre à travers ses .oeuvres. Pari gagné pour cette collaboration entre ces deux femmes extraordinaires , la writeuse et la writteuse !