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Critique de Sivoj


Sivoj
27 décembre 2015
Les Fantaisies d'hiver sont un recueil d'histoires courtes, assez méconnu de nos jours. Je l'ai découvert par pur hasard, en téléchargeant des livres numériques sur le site de tv5monde.

La première histoire, et la plus longue, est Chien-Caillou : très peu d'histoires arrivent à être à la fois mignonnes et émouvantes en si peu de mots. On y parle de pauvreté et de gens malheureux qui, dans leur douleur, font des choses qu'ils regrettent et accroissent encore plus leur malheur.
La deuxième histoire est une anecdote à propos d'un croque-mort, raconté avec beaucoup de légèreté.
La troisième conte une partie de dame entre un maire, ancien membre d'un tribunal révolutionnaire, et un abbé. Portrait peu reluisant des révolutionnaires.
La quatrième évoque avec une incroyable amertume teintée d'ironie le sort des misérable pendant l'hiver à Paris.
La cinquième poétise un peu sur le début du printemps et la mort de l'hiver.
La sixième et magnifique joue avec espièglerie sur la personnification d'une gravure de jeune fille et d'un rayon de soleil.
La septième est une fable amusante sur l'automne et les poètes à la recherche d'inspiration.
La huitième, une anecdote sur la Seine et la morgue – celle où l'on conserve les corps.
La neuvième est un court passage de Henry Heine traduit en français.
Enfin, la dixième est un récit biographique qui traite de la perception de l'excentricité dans une communauté et de la folie.
J'ai particulièrement apprécié la première, bouleversante, la quatrième, puissante, et la sixième, fine et touchante.

Malgré les thèmes peu joyeux, Champfleury sait ajouter de l'humour à travers quelques remarques décalées ou ironiques, en apostrophant le lecteur, en insérant des interludes commentant sur la littérature, sur son propre récit, ou sur certains aspect de la société.
Le sous-titre de ce livre "Ceci n'est pas un conte" – probablement en référence au même titre d'un conte de Diderot – ne saurait être plus vrai : on erre entre la nouvelle, la fable, l'anecdote ou le poème en prose, en fonction du récit.

C'est court, vite lu, mais mérite d'être connu. Un injuste oubli de l'histoire.
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