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Critique de sandraboop


Merci aux éditions Marabout et à Babelio pour ce roman graphique reconstituant le parcours de Jeanne Chauvin, première femme à plaider en France.

L'objet livre est superbe, des couleurs pastelles pour raconter l'émancipation des femmes et leur accès outre à l'instruction à des métiers jusque là réservés aux hommes notamment un domaine qui a eu bien du mal à s'ouvrir : le Droit !

Pour ma première chronique de l'année, je suis ravie qu'elle porte à la fois sur une opération Masse critique mais aussi sur un domaine qui m'est familier, le Droit.

C'est donc grâce à Mme Chauvin que j'ai pu mener des études de Droit mais surtout eu la possibilité réelle d'exercer dans un tribunal si j'en avais exprimé le désir.

Certes la France est arrivée bien après de nombreux pays dont les états Unis, ou les pays nordiques mais près de 30 ans après les premiers, enfin les droits des femmes avançaient et celui de prêter serment puis de plaider étaient acquis.
Alors, le livre met en exergue qu'il s'agit d'un privilège pour les nantis, la bourgeoisie (15000 francs en 1900 ce n'était pas à la portée de tout le monde).
En outre, les mentalités évoluaient et Jeanne Chauvin évoluait dans un milieu acquis à sa cause. Son frère, Émile, premier soutien : avocat et élu de seine et marne. Une mère qui ne faisait pas de différence entre ses enfants.

La magistrature française était un peu rancunière et à une semaine près, elle a privé Jeanne Chauvin d'être la première femme à prêter serment; qu'à cela ne tienne, elle serait la première à plaider.

Petit bémol sans doute réel dans l'histoire de Jeanne Chauvin vue de la fenêtre d'une femme née à la fin des années 70 : ce graphique met en évidence l'absence de vie amoureuse, maritale ou de mère de famille et évoque un regret pour Jeanne. On a le sentiment que pour gagner son droit au prétoire, elle a du renoncer à celui d'avoir une vie de famille. C'était sans doute vrai à l'époque.

Mais quelle femme ! Après les salles du palais de justice, elle avait pour ambition d'exposer ses aquarelles en dehors du Palais dans les musées.

Au travers de Jeanne Chauvin, on découvre aussi les associations qui oeuvraient pour nos droits futurs. le journal entièrement féminin dans l'équipe rédactionnelle mais pourtant bel et bien adressé à tous.

Une lecture qui nous rappelle que des femmes ont lutté, parfois entourées d'hommes qui comprenaient l'évolution et l'équité. Elle nous rappelle aussi que rien n'est acquit (les Femmes plaidaient à Rome des siècles avant le code Napoléon qui a bien contribué à la perte de droits pour les femmes en en faisant un objet).

Un graphique que je recommande.
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