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Critique de ladesiderienne


Il y a parfois des livres qui, une fois la dernière page tournée, vous laissent perplexe, dans l'impossibilité de dire si vous avez apprécié... ou pas. "Le chat" est de ceux-ci. Il faut dire que je me suis largement laissée influencer par le titre lorsqu'il m'a été proposé lors d'une Masse Critique privilège. La lecture en diagonale de la fiche de présentation, où on évoquait la présence de Glaïeul, un abyssin doré dont j'avais déjà hâte de découvrir les aventures, a fait le reste. Je suis donc tombée de très, très haut, car j'avais occulté le mot "violence" qui revenait plusieurs fois également dans le résumé. Olivier Chapuis, écrivain suisse (j'ai enfin compris pourquoi son nom était suivi d'un III sur Babelio... ils sont trois auteurs homonymes), nous plonge, avec ce roman, dans un monde de violence, non pas de celle qui explose au grand jour dans un pays lointain, sur nos écrans, mais de celle qui se cache derrière les murs de nos maisons.

Deux couples en apparence sans histoire...
Jean-Baptiste a épousé Christelle. Leur amour s'est concrétisé avec l'arrivée de Nathan. Malgré un passé familial assez lourd, tout va bien pour eux mais rapidement Jean-Baptiste, épuisé par sa réussite professionnelle, perd patience. L'éducation de son fils va virer à la maltraitance. Christelle laisse faire.
Parallèlement à cette histoire contée par l'auteur, Fabienne prend la parole dans certains chapitres pour nous parler de son coup de foudre pour Barthélemy. Tombée sous son charme, elle a répondu "oui" à sa demande en mariage et le jeune couple en déménageant est devenu voisin de Nathan. Elle ne se doute pas un seul instant que ce bonheur ne va pas durer et que les coups vont s'inviter à la maison. Le seul lien qui va se créer entre les deux familles est représenté par Glaïeul, le chat de Fabienne, qui va s'inviter chez Nathan. (Le résumé laisse à croire que c'est le chat qui conte l'histoire... absolument pas)

Pour parler d'abord du style, c'est un livre agréable à lire. L'auteur a du talent pour inventer des petites phrases qui font mouche. J'ai trouvé par contre que certains personnages étaient plus travaillés que d'autres. L'univers familial de Fabienne et Jean-Baptiste est beaucoup plus développé que celui de Fabienne et Barthélemy. Comme la construction du livre est également un peu déroutante, certains personnages content leur propre histoire alors que pour d'autres, c'est le narrateur qui parle, il m'a semblé que cela créait un certain déséquilibre. Pour ce qui est du fond, si j'ai été gênée par ces débordements de violence, le malaise s'est amplifié par le fait que j'ai eu l'impression que l'auteur tentait de les justifier, en trouvant des circonstance atténuantes. Les parents de Nathan ont eu une éducation sévère, sans affection, marquée par l'alcoolisme d'un père ou la folie d'une mère... Barthélemy aime trop sa femme, il est jaloux et ne peut s'empêcher de la "corriger"... Même si je n'ignore pas que la violence subie dans l'enfance peut resurgir, j'ai eu du mal avec cette impression de bienveillance de la part de l'auteur. Et que dire de l'apothéose finale, qui finit presque en absolution ?
J'espère m'être trompée sur les intentions de l'auteur car évoquer cette violence familiale que l'on cache derrière des faux-semblants était au départ un bon sujet. Je reste sur un 10/20. Merci à Babelio et aux Éditions "L'âge d'Homme" pour cette découverte.
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